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Quelle place pour un engagement chrétien?

La laïcité a marqué comme une sorte de fil rouge le deuxième Congrès Protestant Évangélique Européen d’Éthique. Dès la séance inaugurale, Claude Baty, président de la FPF, a évoqué la tension entre les deux royaumes. Il a mis en garde contre une position de repli «qui garantirait la pureté de l’inaction chrétienne, encouragée certes par une laïcité qui entend cantonner les chrétiens dans leur royaume céleste». Rappelant la prière de Jean 17, 15  où le Christ demande à Dieu de ne pas enlever les siens du monde mais seulement de les préserver, il a exhorté un auditoire attentif à «parler de l’espérance dans un monde qui n’en a plus guère et à redonner le goût du bien commun». En écho, le théologien Henri Blocher a précisé la place du politique dans l’ordre divin, à la lumière des Écritures. «Même si tout ce que Dieu a créé est bon, les évangéliques se sont de tout temps gardés, à raison, de diviniser ou diaboliser le politique. Même les rois de l’Ancien Testament n’étaient pas au-dessus de la Loi : David a été repris par le prophète Nathan». En raison de leur lecture eschatologique de l’Histoire, les croyants savent que l’ordre politique est en sursis, «tel un reste du vieux monde». Henri Blocher propose de rendre témoignage à l’État, par un engagement citoyen, du jour que l’on voit poindre et mieux le préparer. --CREDIT-- Dans un survol historique sélectif, Sébastien Fath a distingué les différentes formes d’engagement social des évangéliques. Mais au préalable, il a rappelé que chez les évangéliques, l’engagement social ne participe pas au salut (par les œuvres) mais au processus de sanctification (ressembler au Christ). De la Réforme Radicale du 16e siècle à nos jours, le mouvement évangélique a envisagé son engagement social sous plusieurs formes, mais le plus souvent dans une perspective «conversionniste». Comme en atteste l’ABEJ à Lille, plusieurs initiatives sociales récentes ont vu le jour, où le professionnalisme a pris le pas sur le témoignage, en raison notamment des exigences assorties au financement public dont elles bénéficient. Les évangéliques n’étant plus stigmatisés comme par le passé, ils ont intégré le concert des associations sociales mais perdu en profil. Face aux besoins sociaux croissants que l’historien perçoit pour l’avenir, l’engagement évangélique va probablement évoluer. (CW)

La laïcité a marqué comme une sorte de fil rouge le deuxième Congrès Protestant Évangélique Européen d’Éthique.
Dès la séance inaugurale, Claude Baty, président de la FPF, a évoqué la tension entre les deux royaumes. Il a mis en garde contre une position de repli «qui garantirait la pureté de l’inaction chrétienne, encouragée certes par une laïcité qui entend cantonner les chrétiens dans leur royaume céleste». Rappelant la prière de Jean 17, 15  où le Christ demande à Dieu de ne pas enlever les siens du monde mais seulement de les préserver, il a exhorté un auditoire attentif à «parler de l’espérance dans un monde qui n’en a plus guère et à redonner le goût du bien commun».
En écho, le théologien Henri Blocher a précisé la place du politique dans l’ordre divin, à la lumière des Écritures. «Même si tout ce que Dieu a créé est bon, les évangéliques se sont de tout temps gardés, à raison, de diviniser ou diaboliser le politique. Même les rois de l’Ancien Testament n’étaient pas au-dessus de la Loi : David a été repris par le prophète Nathan». En raison de leur lecture eschatologique de l’Histoire, les croyants savent que l’ordre politique est en sursis, «tel un reste du vieux monde». Henri Blocher propose de rendre témoignage à l’État, par un engagement citoyen, du jour que l’on voit poindre et mieux le préparer.
–CREDIT–
Dans un survol historique sélectif, Sébastien Fath a distingué les différentes formes d’engagement social des évangéliques. Mais au préalable, il a rappelé que chez les évangéliques, l’engagement social ne participe pas au salut (par les œuvres) mais au processus de sanctification (ressembler au Christ).
De la Réforme Radicale du 16e siècle à nos jours, le mouvement évangélique a envisagé son engagement social sous plusieurs formes, mais le plus souvent dans une perspective «conversionniste». Comme en atteste l’ABEJ à Lille, plusieurs initiatives sociales récentes ont vu le jour, où le professionnalisme a pris le pas sur le témoignage, en raison notamment des exigences assorties au financement public dont elles bénéficient. Les évangéliques n’étant plus stigmatisés comme par le passé, ils ont intégré le concert des associations sociales mais perdu en profil. Face aux besoins sociaux croissants que l’historien perçoit pour l’avenir, l’engagement évangélique va probablement évoluer. (CW)

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