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Quel chemin parcouru!

Découvrez l'édito de ce mois de juin.
Christian Willi

Quel chemin parcouru par le protestantisme évangélique francophone en dix ans! Le Réseau évangélique suisse (RES) fête cette année dix ans d’unité évangélique en Suisse romande. En France, le CNEF œuvre lui aussi avec succès pour renforcer l’unité au sein de cette branche du protestantisme depuis sa création en 2010. Je me souviens d’une autre époque et d’autres postures.
Dans les colonnes de ce mensuel par exemple, certains s’indignaient auprès de la rédaction d’avoir été cités dans un article en même temps qu’un autre évangélique dont ils désapprouvaient les positions théologiques. D’autres refusaient de participer à un débat avec un charismatique ou un non-charismatique. En ce temps révolu, les assemblées générales de la Fédération romande des Eglises et œuvres évangéliques (FREOE) étaient souvent interminables et tendues, en raison des débats très polarisés. Ceux qui jugeaient certaines décisions trop progressistes démissionnaient ou en brandissaient la menace.
Désormais, les responsables évangéliques se parlent, communiquent et travaillent même à des textes communs. Qui eût pensé qu’un jour le CNEF parviendrait à regrouper en un seul et même document théologique les points de convergence et, de façon respectueuse, les différentes interprétations théologiques de la guérison divine? Le document vient d’être publié. Certes, la sécularisation n’a pas chômé. Et face à l’indifférence et la réprobation dont est victime le christianisme, un réflexe défensif a peut-être motivé le rapprochement. Mais les prises de conscience des méfaits de la critique et de la division, ainsi qu’un élan de réconciliation qui a suivi y ont aussi largement contribué.
A l’heure de fêter dix ans d’unité évangélique en Suisse romande, il serait imprudent de la considérer comme un acquis. Alors que se développe une culture de l’honneur qui n’est pas sans susciter certaines réserves, le politiquement correct voudrait qu’on glisse ce type de débats théologiques délicats sous le tapis. Le mouvement de Lausanne a montré qu’il était possible et fructueux d’en parler, dans le respect fraternel. Un chemin prometteur qui mérite d’être cultivé pour une unité saine et
crédible.

Christian Willi

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui mai 2016

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