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Puisses-tu, Jean-Louis Aubert

Ces Hits entrés dans l’histoire
Jonathan Hanley

A qui Jean-Louis Aubert s’adresse-t-il en chantant cette chanson? Les notes d’intimité et d’amour qui s’en dégagent font penser à un grand-père qui s’adresse à son petit-fils qui vient de naître. Il semble tirer un rideau pour dévoiler un avenir où le nourrisson ne pourra pas éviter la cruauté du monde: «Puisses-tu sourire, et même rire, quand le pire est à venir.» Il lui souhaite de persévérer malgré tout. Son regard réaliste évite la mièvrerie de beaucoup de chansons populaires, tout en gardant une note d’espérance.
Le texte sonne un peu comme une bénédiction. Certaines cultures ont bien plus l’habitude de la parole de bénédiction que notre culture occidentale, ce qui accentue l’intérêt de ce texte écrit par un des plus français de nos chanteurs de pop-rock. Une lecture attentive des paroles permet même de déceler des échos de certains psaumes, bien qu’il soit peu probable qu’Aubert les évoque intentionnellement. Comme de très nombreux psaumes, le texte s’ouvre avec des lamentations concernant la trahison et le chagrin qui menacent de submerger l’être humain. Pourtant, d’une manière ou d’une autre, la vie continue et on réapprend généralement à aimer malgré les coups durs.
Cependant, la différence entre ce texte et les psaumes réside dans la confiance en Dieu. Ici, la source de l’espoir semble être le rêve, «le puits de tes nuits». Nous avons tous besoin que l’on nous souhaite de belles expériences dans la vie, mais sans l’intervention d’une puissance supérieure, ce genre de bénédiction ne vaut guère plus que les vœux superficiels du Nouvel an. Celui qui s’appuie sur Dieu a accès à une forme de bénédiction qui dépasse les simples paroles.
Aubert termine sa chanson avec un vœu d’une extraordinaire acuité: «Puisses-tu aimer qui tu es.» Beaucoup de personnes n’aiment pas qui elles sont, car elles se voient au travers du regard exigeant des autres. Si nous nous considérons avec le regard de notre Créateur, nous apprenons à aimer qui nous sommes.

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Puisses-tu, Jean-Louis Aubert

Tu connaîtras des chagrins sans raison,
Tu croiseras aussi la trahison,
Tu entendras leur parole à foison,
Et parfois même jusqu’à la déraison,

Et tu verras la bassesse, l’impudeur,
Tu connaîtras aussi l’agression,
Et tu verras des micros tendus
Vers des femmes et des enfants nus,

Puisses-tu vivre, continuer,
Puisses-tu aimer, continuer,
Puisses-tu puiser, un peu d’eau,
Dans le puits, de tes nuits

Puisses-tu sourire, et même rire
Quand le pire est à venir,
Puisses-tu aimer, sans sourciller,
Simplement continuer,

Tu connaîtras les chagrins à foison,
Et les douleurs que tout l’monde partage,
Tu entendras des demandes et des pleurs,
Et parfois ça frisera la déraison,

Et tu verras tous ces mondes inconnus,
Que tu s’ras sûr d’avoir déjà vu,
Tu gouteras les fruits de la passion,
Et le goût amer de la désillusion,

Puisses-tu vivre,
Puisses-tu aimer,
Puisses-tu vivre,
Continuer

Puisses tu puiser,
Dans le puits,
De tes nuits,
Et rêver,

Puisses-tu vivre, continuer,
Sans sourciller et aimer,

Qui tu es (x4)

Puisses-tu aimer,
Qui tu es

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Octobre 2023

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