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Prise de tête

Chaque mois, Pierre-Yves Zwahlen donne vie à un personnage biblique. Retrouvez lequel

Le pays était à nouveau en guerre et, comme toutes les femmes, je savais que j’avais plus à redouter qu’à gagner de ce genre de situation. Du seuil de ma tente, je fixais ardemment la piste dans l’espoir de voir mon époux revenir avant le soir. Je craignais plus que tout cette solitude forcée en ces temps troublés. Soudain, mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Là-bas, sur la ligne d’horizon, un homme courait. Je regardai de toutes mes forces pour me convaincre que c’était bien mon mari qui revenait. Mais j’avais beau regarder et regarder encore, ce que mes yeux découvraient dans la poussière du chemin, ce n’était pas la silhouette familière tant attendue. C’était un homme, petit, râblé et visiblement blessé. Quand il fut plus proche, je distinguai parfaitement la grande épée qui pendait à son côté et les riches vêtements que l’on devinaient sous la couche de crasse, de sueur et de sang.
–CREDIT–
Je connaissais cet homme: c’était Sisra, le tout-puissant chef de guerre du royaume de Canaan. Sa présence solitaire en un tel lieu ne pouvait signifier qu’une seule chose: contre toute attente, lui et ses chars de guerre avaient été vaincus par Barak et son armée de paysans. Je n’avais personnellement rien à gagner à la victoire de l’un ou de l’autre camp. En revanche, la présence de cet homme aux abords de ma tente représentait un péril mortel. Si je refusais de lui offrir l’hospitalité et le secours, il me tuerait. Mais si ses ennemis le découvraient chez moi, c’est eux qui me tueraient par vengeance. Il me faudrait donc user de ruse.

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