Pour un mariage heureux entre science et foi
Je suis loin d’être une spécialiste en sciences, juste une curieuse non avertie. Et je ne peux pas m’empêcher de m’émouvoir, en tant que chrétienne, devant les découvertes scientifiques successives, surtout dans les domaines du «macro» et du «micro». Souvent, j’entends que la science et la foi s’opposent. Mais si celle-ci désigne une voie incertaine, alors je crois que les deux se ressemblent beaucoup.
Même des observations qui sont maintenant des acquis m’attendrissent. J’ai lu (ou plutôt relu, mon enfance s’éloigne) que la cellule, la plus petite unité du vivant, se reproduit toute seule, fonctionne comme un petit moteur. Quand j’ai vent des découvertes incessantes de nouvelles espèces dans les abysses, plus incroyables les unes que les autres, je pense que l’humanité n’aura pas le temps de toutes les répertorier. C’est rassurant de savoir qu’on est loin d’être au bout de nos surprises dans ce que Dieu a créé.
Des préjugés à la peau dure
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J’ai grandi dans le catholicisme avant d’intégrer une Eglise pentecôtiste lorsque j’étais jeune adulte. L’idée reçue est tenace: les catholiques seraient systématiquement hostiles aux sciences. Or, en me penchant sur la question, j’ai lu un extrait du catéchisme officiel qui rejoint ma pensée: «Bien que la foi soit au-dessus de la raison, il ne peut jamais y avoir de vrai désaccord entre elles. (…) Le même Dieu qui révèle les mystères et communique la foi a fait descendre dans l’esprit humain la lumière de la raison.»
C’est vrai, je peine à croire à la théorie de l’évolution quand je pense que les œufs de certains papillons passent par quatre stades si différents en quelques jours et que neuf mois suffisent pour former un être humain. En parallèle, les dizaines de millions d’années dont il est question parfois me semblent être un fourre-tout, sans vouloir remettre en cause l’honnêteté des chercheurs. Pour ma part, je pense que l’être humain a toujours été une «version» de l’être humain tel qu’il est actuellement, même en devenant plus grand et moins velu avec le temps, par exemple.
Vers une approche humble
Il y a une quinzaine d’années, dans les manuels de biologie de mes élèves de 4e (13-14 ans), une page était consacrée à un animal préhistorique qui pouvait être, selon les auteurs, un chaînon manquant entre les oiseaux et les mammifères. Toutefois, le manuel avait été édité plusieurs années auparavant et depuis, on savait qu’il s’agissait du fossile de deux animaux l’un sur l’autre. C’est une étape ponctuelle d’un processus de recherche toujours en cours, mais qui avait été mise sur papier comme un fait. Je crois que les scientifiques dans leur ensemble ont rarement une position péremptoire, mais celle de l’exploration. C’est aussi celle d’une remise en question toujours possible, qui ne permet pas de savoir à l’avance si elle va vers la vérité ou vers l’erreur. J’apprécie cette humilité quand je la rencontre.
Lisa Vernier
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Décembre 2023
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