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Pour que la voix de la jeunesse résonne

L'édito de l'édition de février 2024
Maude Burkhalter

Quel est l’âge idéal pour devenir Premier ministre? A trente-neuf ans, Emmanuel Macron était devenu en 2017 le plus jeune président français et depuis son accession au rôle de Premier ministre le 9 janvier dernier, Gabriel Attal devient, à trente-quatre ans, le plus jeune occupant de ce poste de l’histoire de la cinquième République. Il a lui-même qualifié cette décision de symbole «d’audace et de mouvement» lors de son discours de remerciement, à l’occasion de la passation du pouvoir dans la cour de l’hôtel de Matignon. Il est donc contemporain de Sanna Marin, à la tête du gouvernement finlandais, et pas loin devant la Néo-Zélandaise Jacinda Ardern, qui avait elle été investie Première ministre à trente-sept ans en 2017. On peut également citer le duo ukrainien Oleksiï Gontcharouk et Volodymyr Zelensky, dont le premier avait été nommé Premier ministre à trente-cinq ans par le second, lui-même alors âgé de 41 ans.

A nous qui connaissons nos classiques bibliques, Joas ne manquera pas de revenir à nos mémoires, lui qui avait accédé à la position de roi d’Israël à l’âge de sept ans, dans une période troublée en Israël. Puis de la position de roi nous allons à celle de prophète, et donc très vite s’impose le jeune Samuel, que Dieu avait réveillé au milieu de la nuit. Vient aussi à l’esprit la jeune servante de la femme de Naaman, qui n’est pas qualifiée de prophétesse mais pour laquelle les qualificatifs «audace et mouvement» correspondent tout à fait, elle qui a eu le courage d’envoyer son maître se présenter au prophète Elisée.

Un courage que l’on retrouve chez les jeunes de notre époque et à d’autres niveaux. Pour revenir à des considérations plus proches des nôtres et pour nous éloigner des sphères politiques françaises, nombreux sont les jeunes qui ont des choses à dire et leur message n’est pas toujours doux à entendre (d’ailleurs en ce qui concerne Samuel, on s’arrête systématiquement au «parle, ton serviteur écoute», mais savons-nous ce que Dieu lui a dit?).

Ce message, il se fait le porte-parole du désespoir, quand on s’attarde sur la tentative de suicide en plein cours d’un jeune Toulousain le 11 janvier et plus largement sur les statistiques croissantes de jeunes en détresse mentale à travers le monde. Mais il se fait également porte-parole de l’espoir, quand on prête attention à la voix de jeunes chrétiens prophètes de notre temps. En exemple, du 3 au 5 janvier, des milliers de jeunes adultes se sont rassemblés au Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta, pour la conférence Passion 2024. Vers la fin de la réunion, un silence suspendu dans le temps a rempli les lieux, alors que l’audience chantait le célèbre Agnus Dei de Michael W. Smith. Pendant une vingtaine de minutes, c’est un retentissant «saint, saint, saint» qui est monté dans ce stade aux allures de cité céleste.

On s’en rend compte, la voix d’une jeunesse tournée vers le Christ est nécessaire par les temps qui courent. A l’heure d’écrire ces lignes, à cause des affrontements en mer Rouge et donc de la pénurie des pièces nécessaires à la construction, l’entreprise Tesla vient d’annoncer interrompre pour deux semaines sa production à Berlin. A l’instar du vécu au stade Mercedes-Benz, une pause suspendue dans le temps pour Tesla également? Pas vraiment. Toujours est-il que les premières conséquences concrètes de la guerre au Proche-Orient sont visibles sur le commerce. On se souvient de la hausse des prix de l’énergie et de certaines matières premières après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. Aujourd’hui encore, l’économie – et plus largement la santé de notre monde – n’échappe pas aux conséquences de la guerre. La voix d’une jeune génération «audacieuse et en mouvement» consacrée à un Christ «saint saint saint» tombe à pic.  

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Février 2024

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