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Petit casse-pieds

Chaque mois, Pierre-Yves Zwahlen donne vie à un personnage biblique. Retrouvez lequel

– Nourrir cette foule? Nous-mêmes? Tu rigoles ou quoi?
– Ecoute, moi, je ne fais que répéter les paroles du maître. Je lui ai dit que la nuit arrivait, que ces gens n’avaient rien à manger et que ce serait peut-être bien de les renvoyer chez eux. Tu sais comment il est! Quand il est lancé dans ses enseignements, il perd un peu la notion du temps. Et c’est là qu’il m’a dit, en me regardant droit dans les yeux: «Philippe, donnez-leur vous-mêmes à manger». Il y en a pour plus de deux cent deniers, rien que pour le pain! Je le lui ai déjà dit. Je ne sais vraiment pas comment on va s’en sortir…
– Bon, ça sert à rien de se lamenter, ça ne va pas faire avancer les choses. Judas, combien on a dans la bourse?
– A peine trente deniers. Autant dire rien! D’après ce que j’ai pu compter, il doit y avoir ici environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants.
– Et pourquoi tu les comptes pas? Tu t’imagines qu’ils ne mangent pas, peut-être? Qu’ils se nourrissent des pures paroles du Maître et d’un peu d’eau fraîche?
– Ne me cherche pas, Simon, sinon tu vas finir avec un plein panier de châtaignes à distribuer à ta foule!
– Ça suffit, vous deux! On n’a pas le temps pour vos chamailleries. Pour une fois que le Maître nous confie une mission, il ne faut pas qu’on le déçoive.
–CREDIT–
– Pardon M’sieur…
– Quoi, qu’est ce que tu veux, petit? C’est pas le moment, va jouer ailleurs!
– Oui, mais je peux peut-être vous aider.
– Sûrement pas! C’est un travail de grand. Allez, dégage, je ne veux plus te voir dans mes pattes! Bon, essayons de faire le point. Qu’est ce qu’on a: trente deniers et…?
– Et c’est tout! Pas le plus petit quignon de pain, pas de viande, pas de poisson, pas d’oignon, pas d’olive, pas de datte, pas de figue.
– Oh là là, tu vas pas nous faire tout le potager…
– On est mal, on est mal, on est mal!
– Justement, M’sieur, je voulais vous dire..
– Quoi, t’es encore là, petit? Tu comprends pas l’araméen?
– Laisse-le parler, Philippe, après il te lâchera les sandales.
– Bon, petit, dis ce que tu as à dire et après, tu nous laisses travailler, d’accord?
– Oui, M’sieur. Je voulais juste vous dire: moi, j’ai cinq pains et deux petits poissons. Je vous les donne, si ça peut rendre service!

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Septembre 2009

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