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Participants ou spectateurs?

Un homme regardant un match de football à la télévision, bien installé dans son canapé.
© iStock
Sur un terrain de football, en politique ou en Eglise, l'émotion et l'engagement ne sont pas identiques que l'on soit sur le terrain ou un pas de côté à observer. L'édito de la rédaction.
David Métreau

Habituellement, les tournois sportifs majeurs sont réservés aux années paires, mais le fameux virus a changé la donne et décalé à 2021 l’Euro de football ou les Jeux Olympiques de Tokyo. Avec un engouement qui semble amoindri. Le Tour de France reprend lui des dates plus traditionnelles. 

Empêchés pendant plusieurs mois d’aller au stade, ou devant se contenter de retransmissions dans des arènes vides, certains spectateurs - c’est mon cas - ont pu être lassés par leurs sports favoris à cause de la pandémie. Au point d’être prêts à tout abandonner. En tant que spectateur, supporter, l’attachement est évidemment moindre que celui de l’athlète qui pratique son sport à haut niveau. Pour moi c’est un passe-temps «non essentiel»; pour lui c’est un métier, parfois une raison d’être, un objectif de vie. Qui a le plus de sensations, d’émotions, qui a le plus l’impression d’accomplir quelque chose de grand? Qui est le plus «utile», en train d’accomplir sa mission? Celui qui se passionne depuis son canapé ou celui qui met son corps en action dans un objectif de performance? «La question est vite répondue», comme dirait un certain JP, star éphémère des réseaux sociaux. 

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Monarchie républicaine française VS démocratie participative suisse

Spectateur versus participant. Cette opposition existe aussi dans d’autres sphères, en politique, et même dans l’Eglise. Souvent qualifiée de monarchie républicaine, la Ve République française n’est pas connue pour être le système politique le plus participatif. Certes, les électeurs sont invités tous les cinq ans (avec d’autres élections mineures entre-temps) à se choisir un chef - le président - puis des représentants - les députés - mais le reste du temps ils restent globalement spectateurs. Avec la frustration que cela peut engendrer. Il n’en est point de même en Suisse où les citoyens votent même leur propre législation sur la pandémie. Même si à force d’être sollicités, certains peuvent être lassés, il est évident qu’ils sont davantage conscients de leurs droits et devoirs, et cela se ressent dans le climat social. 

Cette même frustration du chrétien spectateur peut se retrouver dans bien des Eglises. Alors, consommateurs ou participants? La pandémie nous oblige à nous questionner. Tel est le but de notre dossier. Bonne lecture et bon été! 

David Métreau, rédacteur en chef

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Juillet- Août 2021

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