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Pâques, matin lumineux

© Alliance Presse
Publicité La fête chrétienne la plus importante en Europe occidentale reste, manifestement, Noël. Même si cette fête s’est paganisée pour prendre les couleurs d’Hermès, dieu du commerce (et des voleurs), elle demeure la mieux mise en scène par les chrétiens. On mange alors, traditionnellement, une dinde ; une farce, sans…
Hugues Not

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La fête chrétienne la plus importante en Europe occidentale reste, manifestement, Noël. Même si cette fête s’est paganisée pour prendre les couleurs d’Hermès, dieu du commerce (et des voleurs), elle demeure la mieux mise en scène par les chrétiens. On mange alors, traditionnellement, une dinde ; une farce, sans doute, puisque la dinde n’est pas mentionnée dans les Évangiles.
Or, dans un pays comme la Grèce, la fête la plus importante est Pâques. On mange alors un agneau. Autre mise en Cène !
Il est vrai cependant que la Pâque juive et les pâques chrétiennes ne concordent pas tout à fait, la Pâques chrétienne ayant donné une nouvelle signification à la Pâque juive sans supplanter cette dernière… qui est la première !
Pourquoi, alors que la résurrection du Christ est la chose la plus importante et la plus déterminante de la foi chrétienne, sa commémoration demeure discrète et son rappel contenu ? Certes, la naissance d’un enfant pauvre dans une étable imprévue est un sujet attendrissant de légende et de roman à rebondissements.
–CREDIT–
Face à cette belle image, l’horreur de la croix et la mort d’un innocent sont moins enthousiasmants. Pourtant, c’est par la mort et la résurrection du Christ que nous sommes vraiment sauvés, nous chrétiens !
Il faudrait donc réhabiliter le sens de Pâques et insister pour que ce sens ne se perde pas dans la méconnaissance générale.
En fait, le sens de Noël est galvaudé par l’industrie du jouet et celle de la bouffe. Et le sens de Pâques est oublié dans l’indifférence commune de nos contemporains. On se demande à quoi servent les Églises chargées de témoigner de la venue de Jésus et de son sacrifice !
Pâques devient une fête discrète durant laquelle la grande question est de savoir s’il n’y a pas trop de calories dans les cloches, les œufs et les lapins en chocolat ! Et si le week-end pascal sera moins meurtrier cette année que l’an dernier. D’autant que les morts sur les routes, ce week-end là, ne ressuscitent pas mieux que les autres.
En devenant chrétienne, la Pâque a gagné un «s». Au Moyen-Âge, chaque fête chrétienne était un passage liturgique et solennel, une pasque : la nativité, l’épiphanie, pentecôte, etc. Faire ses pâques, c’était communier au moins une fois lors de ces fêtes chrétiennes. Voilà comment Pâque s’est mis au pluriel.
Mais pour moi, Pâques, c’est l’ajout du «s» divin, c’est-à-dire le Seigneur, le Sauveur. Voilà un «s» qui change le sens ! Et lorsque je ne sais plus quelle est la bonne orthographe de cette fête, je pense au tombeau vide et à l’information qui, ce matin-là, a changé le sort de tous les humains : Jésus-Christ est ressuscité ! Pâques s’enrichit du salut offert à tous en son nom.
Hugues Not

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Avril 2008

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