Je m’appelle Arnaud. Dès ma jeunesse, j’ai eu l’habitude de m’ériger contre toutes les injustices de la société. J’ai toujours eu à cœur les plus démunis. J’ai entrepris des études en histoire et mon grand regret consistait à être né trop tard pour vivre Mai 68. J’étais «par nature un enfant de colère», pour reprendre la formulation d’Eph. 2, 3.

Un jour, alors qu’un copain et moi faisions du stop pour nous rendre aux Eurockéennes de Belfort, personne ne s’arrêtait pour nous emmener. Après de longues heures d’attente, nous avons décidé de nous rabattre sur le Festival Interceltique de Lorient. Là, nous avons trouvé un chauffeur et un festivalier m’a proposé de m’accompagner du côté de Perpignan pour faire les vendanges.

Quelques jours plus tard, cette rencontre insolite sur la plage de Banyuls-sur-Mer m’a amené à travailler dans le vignoble… d’un croyant. L’ambiance dans ce domaine viticole, c’était comme atterrir chez les Ingalls de «La Petite maison dans la prairie». La famille était paisible et on m’a parlé de Dieu. De fil en aiguille, j’ai compris le message de l’Evangile. Sous un figuier, j’ai prié que Dieu me pardonne mes fautes. Je suis devenu son enfant!

Aujourd’hui, je travaille à l’année dans une autre exploitation – biologique – de la région, comme ouvrier viticole. Autour des vendanges, je côtoie de nombreux saisonniers étudiants, parfois un peu «baba cools» qui, comme moi auparavant, cherchent le bonheur dans la musique et la nature. Par ailleurs, toujours sensible à la souffrance dans le monde, je me sens également proche de ceux qu’on dit appartenir au «quart-monde».

Je suis reconnaissant de pouvoir vivre ma foi parmi ces personnes, dont la précarité est parfois choisie comme mode de vie… ou pas. Mon désir est qu’elles comprennent, comme l’affirme la suite du texte biblique ci-dessus, que Dieu est «riche en miséricorde». Il les aime d’un grand amour.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Décembre 2023

Commander S’abonner