Faith checking
«Tu trouves que ce qu’il y a dans ton assiette n’a pas l’air catholique?» Rires gras. Dans un sketch parodique en 1990, les Inconnus adaptaient à leur sauce le dernier repas de Jésus avec ses disciples en mangeant des burgers au ketchup, entourés de bouteilles de Coca Cola. «Jésus II: Le retour» avait alors choqué beaucoup de chrétiens.
S’il n’y avait pas ici de placement de produit intentionnel, la compagnie Burger King Espagne, à la fin du Carême cette année, a directement utilisé «Jésus» pour faire la publicité de son nouveau burger végétarien. Son slogan «Prenez et mangez-en tous. Sans viande» a indigné les nombreux catholiques du pays, qui ont appelé au licenciement du directeur national de la société et au boycott de la chaîne de fast-food. La campagne a rapidement été retirée.
La formule adaptée de Mat. 26, 26 est en effet une parole liturgique essentielle au moment de l’eucharistie. Cependant, les paroles de Jésus lors de la Cène ont un sens qui va bien plus loin qu’un rituel. Dans ces versets, il donne du pain rompu aux disciples: «Prenez, mangez, ceci est mon corps», puis leur tend une coupe de vin en mentionnant son sang, «le sang de l’alliance, répandu (…) pour la rémission des péchés».
C’est ici que Jésus récapitule l’Evangile, introduisant la justification par la foi en sa mort et sa résurrection. Une alliance qu’il fait avec onze disciples présents, ainsi qu’avec tous ceux qui viendraient par la suite à lui. Face à un symbole si déterminant, la campagne de Burger King Espagne était, avec ou sans jeu de mots, d’assez mauvais goût.