Chère Paris,Peut-être avez-vous déjà joué au jeu qui consiste à se demander si on aimerait être quelqu’un d’autre ? Je l’avoue, il m’arrive quelquefois de le pratiquer, surtout lorsqu’en feuilletant les journaux, je tombe sur une photo de vous.
Comme la plupart des femmes sur cette planète, j’ai déjà secrètement désiré votre beauté et votre élégance. Et, ce qui ne gâte rien, votre fortune.
Mais «jouer à être quelqu’un d’autre» a une contrainte de taille: on ne peut pas seulement avoir le physique ou les possessions matérielles, on doit aussi assumer la personnalité de celui ou celle que l’on aimerait être. Et cette nécessité me fait soudain douter: même si vous semblez avoir tout reçu, ai-je vraiment envie d’être vous ? Que ressentez-vous après une journée bien remplie ? Êtes-vous heureuse ?On sait de vous ce que les pages people des journaux choisissent de nous montrer : l’héritière qui reçoit le 5% des profits annuels des hôtels Hilton, la businesswoman aux multiples sources de revenus : boîtes de nuit, parfums, une ligne de bijoux, de sacs à main et de montres et quelques partenariats publicitaires. Enfin, on connaît aussi la jet-setteuse branchée qui défraie la chronique par ses tenues provoquantes. Mais votre véritable personnalité ?
Dans un reportage que j’ai vu il y a quelques temps, vos parents expliquaient
le plan de carrière qu’ils avaient tracé pour leurs enfants : vos frères seraient
la relève dans la gestion de la chaîne d’hôtels familiale et vous seriez l’ambassadrice de charme de l’enseigne Hilton. Cette surexposition médiatique ne va pas sans revers : vous ne vous exprimez jamais ouvertement sans vos conseillers, vos moindres faits et gestes sont surveillés et critiqués.
Peut-être que, malgré les exigences suscitées par le star system, vous éprouvez
de la fierté à être en couverture des magazines et que vous appréciez de vous consacrer à diverses activités publiques. Mais n’y-a-t-il pas des moments où vous souhaiteriez que quelqu’un vous remplace, afin que vous puissiez mener une vie plus libre, plus authentique ? Ou vous pourriez dire ce que vous pensez et ressentez sans que cela ne fasse la une de la presse people ?
Quand j’éprouve de la jalousie et un sentiment d’injustice face aux avantages
tels que les vôtres, je me souviens aussi que mon erreur est de me laisser si facilement piéger par les standards de beauté ou de réussite que la société et les médias nous imposent et dont vous êtes aussi la victime. Emprisonnée dans votre rôle, peut-être souffrez-vous du fait qu’on ne vous considère pas plus pour ce que vous êtes réellement ? Peut-être vous arrive-t-il de ne pas savoir si l’on vous aime pour vos attraits physiques, votre argent ou pour vous-même, tout simplement ?
En ce qui me concerne, je sais qu’il y a quelqu’un qui m’a créée telle qu’il l’a désiré. Dieu me connaît pour ce que je suis vraiment et parce qu’il m’aime comme je suis, je n’ai pas besoin de jouer un rôle.
Peut-être l’avez-vous déjà éprouvé et, dans ce cas, je ne peux que m’en réjouir!
Mais si vous ne l’avez pas encore ressenti, pourquoi ne pas prendre quelques
instants pour prier et demander à Dieu de vous montrer tout l’amour qu’il a pour vous ?

REBECCA PIAGET

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Mai 2007

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