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Les croyants politiciens: équilibrés, sérieux et engagés

© Istockjhoto
En réponse au dossier de l'édition d'octobre «le mirage du nationalisme chrétien», Marc Früh, Suisse, partage son désaccord. Parti pris.

Votre numéro d’octobre m’a profondément étonné. Votre vision des politiciens chrétiens auxquels je m’identifie n’ose laisser indifférent. Personnellement, je n’ai jamais refusé une interview, jamais refusé de répondre à des questions ou un entretien. Selon vos propos, je constate que notre engagement en faveur de la société n’a pas d’autre motivation que le nationalisme, le populisme et l’esprit de dominionisme ou de domination.

Par définition du dictionnaire, «le nationalisme affirme la souveraineté et la prédominance d’une nation». Le nationalisme chrétien, dix-huit fois mentionné dans votre édition, est incontestablement une dictature des chrétiens sur les citoyens lambdas. Après vingt-cinq années de vie politique en tant que chrétien, votre incompréhension des engagements et combats publics pour la société me laisse désabusé.

Qui dans notre société s’impose? Les trafiquants de drogues, les promoteurs d’idéologies les plus obscures, les esclavagistes sexuels, les voleurs d’enfance, les pro-mort ou anti-vie, les pro-crédits faciles et autres idéologues? Non! Selon vos dires, le sérieux danger actuel, ce sont les quelques chrétiens radicalisés et populistes qui s’imposent! Et c’est un journal à tendance évangélique qui l’écrit.
Un appel à prier pour les politiciens chrétiens, pour Jair Bolsonaro, pour Giorgia Meloni et tous les autres citoyens engagés aurait apporté un plus à votre journal. Les croyants travaillent avec compétence et sagesse au niveau communal, cantonal ou national, dans les exécutifs ou l’administration. Taxer négativement ceux qui ont le courage et l’énergie pour aller au combat en faveur de la justice, la droiture et la vérité, est décevant. «La ville s’élève par la bénédiction des hommes droits, mais elle est renversée par la bouche des méchants» (Prov. 11, 11).

J’affirme que, parmi les croyants politiciens côtoyés, je n’ai pas rencontré de nationaliste radicalisé, mais des gens équilibrés, sérieux et engagés. L’Ecclésiaste dirait: «Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.» «J’ai vu des méchants recevoir la sépulture et entrer dans leur repos, et ceux qui avaient agi avec droiture s’en aller au loin du lieu saint et être oubliés de la ville. C’est encore une vanité» (Ecc. 8, 10).

Vous insinuez aussi que ce nationalisme, que je qualifierai plutôt de conservatisme, se nourrirait des peurs. Permettez-moi de vous contredire. La peur, c’est le pouvoir en place qui la manipule à sa guise pour asservir les citoyens. Vous vous trompez manifestement de cible en fustigeant les chrétiens engagés et qui défendent encore avec tous les risques que cela représente, les précieuses valeurs transmises par les Ecritures. L’Eternel est l’ami des hommes droits. Le précepte de l’Eternel est une lampe, son enseignement une lumière.

La bouche du juste est une source de vie. La racine des justes ne sera point ébranlée. La vie est dans le sentier de la justice et c’est l’Eternel qui rend la paix à ton territoire. En revanche, le péché est la honte des peuples, la ruine est pour ceux qui font le mal. Et quiconque fait le mal haït la lumière; quelques extraits des Proverbes de Salomon. «L’homme bon tire de bonnes choses de son bon trésor» (Matt. 12, 35). Je sais que les chrétiens politiciens ont des valeurs authentiques pour notre pays.

Marc Früh

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Novembre 2022

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