Le plus grand complot que le monde ait connu
Il y a quelques années, au plus fort du mouvement des Gilets jaunes en France, j’ai me suis entretenu avec un chrétien très engagé dans cette mobilisation. Il était indigné par la manière dont le gouvernement gérait la crise, qui traduisait selon lui une volonté d’asservir la population. Il percevait chez les autorités non seulement hypocrisie, incompétence, corruption et calculs politiciens, mais surtout une intention malveillante: nuire au peuple, restreindre ses droits, le faire souffrir. Jusqu’à voir dans ces actions une stratégie organisée, menée par une poignée d’initiés, visant à instaurer un contrôle total du monde et à préparer l’avènement de Satan comme prince de ce monde.
Une fois l’entretien formel terminé, nous avons poursuivi en privé un échange plus fraternel. Tout en exprimant mes réserves sur ses conclusions, je lui ai partagé ma conviction de l’existence d’un autre complot, plus profond: celui du péché. De nombreuses personnes peuvent faire le mal, non par machination consciente, mais parce qu’elles sont dominées par leur nature pécheresse, guidées à leur insu par «l’esprit de ce monde» (1 Cor. 2, 12), les poussant à dominer, à briller, à s’accaparer. Je voulais l’encourager, avec humilité, à voir le combat du chrétien comme avant tout spirituel.
A la fin de notre échange, il m’a remercié pour cet encouragement à ne pas toujours soupçonner le mal. Je crois que cela l’a apaisé – et moi aussi. L’incertitude sur la véracité des faits, la défiance croissante envers les autorités ne devraient jamais détourner le croyant de l’Evangile, ni de l’appel à aimer Dieu, son prochain, et à témoigner de Jésus-Christ par ses paroles et ses actes. Oui, il est facile d’être happé par les mauvaises nouvelles, voire les fausses. Mais celles-ci ne sont rien en comparaison de la Bonne Nouvelle.
David Métreau
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Juillet-Août 2025
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