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Le péché tapi à notre porte

© GankaTt – Getty Images
Ce ne sont ni les portiques, ni l’encadrement des réseaux sociaux, ni l’interdiction de la vente de couteaux aux mineurs qui résoudront le problème du mal. Il est plus profond. Il vient du cœur.
David Métreau

L’assassinat de Mélanie G., surveillante poignardée par un collégien de quatorze ans devant son établissement de Nogent en Haute-Marne, a bouleversé la France entière et au-delà. Ce drame vient tragiquement illustrer une inquiétante montée de l’hyper-violence parmi la jeunesse et de l’usage des armes blanches. Et ce constat n’est pas uniquement franco-français. En Suisse, les autorités observent une hausse marquée de l’usage de couteaux chez les jeunes hommes, en particulier lors de rixes. Les délits impliquant des couteaux ont même triplé en sept ans, selon le criminologue Dirk Baier. Cette tendance est également visible au Royaume-Uni et en Allemagne.

Tandis que le débat politique s’ouvre sur cette violence juvénile ainsi que sur les causes et les solutions pour la contrer, et si la réponse à tout cela se trouvait dans la Bible, plus précisément dans l’attitude de Caïn, premier meurtrier de l’Histoire? Alors que celui-ci est en colère et jaloux parce que Dieu a prêté attention à Abel et à son offrande mais pas à la sienne, l’Eternel l’interroge: «Pourquoi es-tu en colère et pourquoi ton visage est-il sombre? Si tu agis bien, tu le relèveras. Mais si tu n’agis pas bien, le péché est tapi à ta porte: son désir se porte vers toi, mais toi, domine-le!» (Gen. 4, 6-7). La suite de l’histoire, on la connaît: Caïn emmène son frère aux champs, se jette sur lui et le tue.

A Nogent, l’adolescent a affirmé en garde à vue «qu’il ne supportait plus le comportement des surveillantes en général, qui auraient eu, selon lui, une attitude différente selon les élèves». Des propos rapportés par le procureur de la République de Chaumont, Denis Devallois, en conférence de presse. Comme Caïn dans le texte biblique, c’est une jalousie, une frustration et une colère enfouie qui l’ont vraisemblablement poussé au meurtre. Car le péché était tapi à sa porte et il ne l’a pas dominé.

L’adolescent affiche une «certaine fascination pour la violence et la mort» et pour des personnages sombres de films ou de séries télévisées, a encore souligné le procureur, précisant que le suspect n’a exprimé ni regret ni compassion pour les victimes. Un cœur fermé. L’adolescent semble «en perte de repères quant à la valeur de la vie humaine, à laquelle il ne semble pas attacher une importance particulière», a encore déclaré Denis Devallois.
Si ce sont des réponses politiques légitimes (et pourquoi pas efficaces dans une certaine mesure), non, ce ne sont ni les portiques, ni l’encadrement des réseaux sociaux, ni l’interdiction de la vente de couteaux aux mineurs qui résoudront ce problème du mal. Il est plus profond. Il vient du cœur. «Car c’est du cœur que proviennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, l’immoralité, le vol, les faux témoignages, les blasphèmes», déclare Jésus en Matthieu 15, 19.

Alors que faire? Face à une jeunesse en perte de repères, les chrétiens ne peuvent pas rester silencieux. Il ne suffit pas de prier en silence ou d’attendre que l’Etat encadre mieux. Nous devons agir comme artisans de paix, aller à la rencontre de ces jeunes, leur parler, les écouter, les aimer, les inciter «à agir bien» pour que leurs visages se relèvent et qu’ils découvrent celui de Jésus-Christ. Un vœu pieux? Une réponse spirituelle plus que politique. 

David Métreau, rédacteur en chef

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Juillet-Août 2025

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