Le complexe du fils unique
Le monde évangélique français est en pleine recomposition. Les changements qui affectent le Conseil National des Évangéliques de France (CNEF) influent inévitablement
sur le devenir de chaque instance qui le compose. N’importe quelle «restructuration» n’induit-elle pas des pertes, comme des profits ? La perte principale que chaque Église ou mouvement risque de déplorer est celle du sentiment d’être fils unique du Père qui est dans les cieux ; en d’autres mots, l’orgueil dénominationnel, prétention à s’approprier, en ordre dispersé et séparé, le «label» évangélique ; un complexe d’infériorité et de minorité…Côté profits, tout porte à croire que les évangéliques pourront corriger la ligne brisée de leur histoire en vivant l’unité de l’Esprit sur le fondement de la vérité.
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Ils deviendront plus lisibles et crédibles. Ils pourront mutualiser leurs compétences pour faire avancer la cause de l’Évangile.Sous l’égide de l’AEF et de la FEF, les acteurs du CNEF que sont les présidents d’unions d’Églises
ont pris en compte les leçons de l’Histoire, fait l’état des lieux et eu le courage de normaliser leurs relations. Ils sont unanimement convaincus que les profits l’emportent aisément sur les pertes. Dès lors, précisément,
que l’on s’accorde sur trois points importants : la définition d’un «évangélique » ; le besoin d’une meilleure lisibilité auprès des autorités, des médias et du public ; enfin la nécessité de promouvoir l’intérêt général en lieu et place de sa propre chapelle. Que l’on se rassure. Être ensemble ne signifie pas être d’accord sur tout, ni devoir tout faire ensemble. Il n’est nullement question de faire perdre à quiconque sa propre identité et personne n’est appelé à renoncer à ses spécificités, ni à perdre son autonomie ou l’objectif ultime qui demeure : l’évangélisation
de notre pays et l’avancement du Royaume de Dieu.Si la déclinaison de l’esprit CNEF est plus développée
au plan national et dans les états-majors dénominationnels
qu’au plan local ou régional, il faut donner du temps au temps et ne surtout pas brûler les étapes. Les artisans
du CNEF ont le sentiment de vivre des relations privilégiées, de poursuivre des objectifs légitimes et d’être animés de justes motivations. Le succès est à notre portée.
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Janvier 2008
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