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Le CNEF et le RES opposés aux thérapies de conversion

© Istockphoto
Fin janvier, les représentants des évangéliques en France et en Suisse se sont prononcés sur le sujet des thérapies de conversion. Une ligne similaire, à quelques nuances près.
David Métreau

L e hasard du calendrier fait qu’à un jour près, les faîtières des évangéliques en France et en Suisse ont été amenées à communiquer sur les thérapies dites de conversion, c’est-à-dire qui visent à imposer un changement de sexualité aux personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT). En effet, dans les deux pays, l’actualité politique récente a notamment porté sur ces questions.
Ainsi le 25 janvier le parlement français adoptait la proposition de loi déposée par la députée Laurence Vanceunebrock-Mialon, sur l’interdiction des «thérapies de conversion», pratique désormais classée comme un délit dans le Code pénal. «Non, l’homosexualité et la transidentité ne sont pas des maladies que l’on pourrait soigner. Non, il n’y a rien à guérir», a notamment déclaré Elisabeth Moreno, Ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes. Le lendemain, le Grand Conseil du canton de Neuchâtel votait à une très large majorité une motion visant à interdire ces «thérapies de conversion», suivant notamment les cantons de Vaud et de Genève, déjà lancés dans le processus législatif.

Appel au Respect de la personne

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Dans une réponse en deux temps publiée le 26 janvier, le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a réaffirmé «son attachement à la protection des personnes et son opposition à toute forme d’abus, notamment ceux commis sur les personnes en questionnement à propos de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre». Puis il a déclaré «rester vigilant quant à la préservation pour tous de la liberté de pensée, de conscience, de religion et d’expression, libertés fondamentales», y compris «sur les sujets de société relatifs à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre».

Si l’intention est similaire, les mots choisis et la stratégie sont différents du côté du Réseau évangélique suisse (RES). Dans son communiqué du 27 janvier, le RES s’est prononcé «contre de telles thérapies qui ne correspondent pas aux directives thérapeutiques professionnelles» tout en s’opposant à leur interdiction. Il a souligné une réglementation suffisante et le risque d’interdiction d’offres légitimes: aumôneries ecclésiastiques et pastorales, des offres de formation et des groupes de discussion. Pour le RES, les personnes en questionnement sur leur propre identité sexuelle et en recherche de soutien doivent pouvoir aussi le trouver dans les groupes précités.
Le RES s’engage en outre pour que l’accompagnement chrétien des personnes homosexuelles ne favorise pas des «attentes irréalistes et exagérées», respecte toujours la volonté et la dignité de la personne accompagnée et protège sa santé physique et mentale. Sur cette base, le réseau «Ensemble contre les comportements transgressifs» est en cours de création. Côté français, le CNEF souligne que toute personne reste libre de chercher le soutien spirituel et religieux auprès du culte dont elle se réclame. Un mémo juridique sur l’application de cette loi sera communiqué aux Eglises dans les prochaines semaines.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Mars 2022

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