L’Algérie, une Eglise à deux vitesses

«L’Algérie est le premier pays du Maghreb à avoir reconnu officiellement les protestants évangéliques», rappelle Mustapha Krim, l’ancien président de l’Église protestante d’Algérie (EPA). «Au Maroc, m’avait fait remarquer le ministre britannique des Affaires étrangères, il n’y a officiellement pas de chrétiens marocains, uniquement des étrangers.»
Fils d’Algérien qui a découvert la foi chrétienne à l’âge de 17 ans en France, Mustapha Krim est arrivé en Algérie en 1978, pour des raisons professionnelles. Il s’est rapidement engagé à participer au développement de communautés évangéliques. «Au début, on rasait les murs. On était organisé comme des groupuscules souterrains. A présent, on ne nous traite plus comme des malpropres.»
Mustapha Krim n’y est pas étranger. Il n’a pas hésité à interpeller les autorités, à faire respecter les droits des chrétiens jusque devant les tribunaux. «Nous avons aussi eu la chance qu’après une décennie noire d’exécutions sommaires, la population s’est interrogée sur l’islam.» Et c’est peut-être ce qui a amené le pays à connaître le développement d’un islam moins belliqueux. Enfin, le pasteur Krim a poussé les Églises évangéliques à
adhérer à l’Église protestante d’Algérie, où celles-ci sont désormais majoritaires.
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