La reconnaissance qui fédère: Palestine, diplomatie et foi
Emmanuel Macron a lâché le mot: «Reconnaissance». Le 24 juillet, dans une lettre à Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, il a annoncé que la France procédera «à la pleine reconnaissance de la Palestine comme Etat» en septembre, lors de la 80e Assemblée générale des Nations unies. La France serait ainsi le premier pays membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et du G7 à prendre cette décision. L’annonce a réveillé les chancelleries et provoqué de vives réactions.
Pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, cette reconnaissance «récompense la terreur». Marco Rubio, secrétaire d’Etat des Etats-Unis, y voit un «camouflet pour les victimes du 7 octobre». D’autres pays occidentaux suivent le mouvement: le Royaume-Uni conditionne sa décision à un cessez-le-feu tandis que le Canada, le Portugal, le Luxembourg et Malte ont confirmé leur intention de reconnaître officiellement un Etat palestinien en septembre.
Cette décision soulève cependant des questions fondamentales. Un chroniqueur français a rappelé que cette reconnaissance pourrait être perçue comme un blanc-seing donné au Hamas. L’organisation, que nul ne peut ignorer, est un groupe terroriste islamiste antisémite et anti-Occident qui impose la charia à Gaza, persécute les minorités et dont l’objectif affiché est la destruction d’Israël. C’est ce même groupe qui a déclaré la guerre en orchestrant les massacres du 7 octobre 2023, tuant 1200 personnes et capturant des centaines d’otages.
Alors pourquoi Emmanuel Macron a-t-il pris une telle décision? Il s’appuie sur le pragmatisme de Mahmoud Abbas – qui a condamné les attaques du Hamas, appelé à la libération des otages et plaide pour un Etat palestinien démilitarisé et sécurisé par des forces internationales. A 89 ans, depuis 20 ans à la tête d’une Autorité palestinienne minée par la corruption, il promet des élections «d’ici un an» sous supervision internationale. Il souhaite «un calendrier clair» vers la solution à deux Etats, sans le Hamas.
Soyons clairs: c’est surtout la situation humanitaire dans les décombres de la bande de Gaza qui a poussé la France et ses alliés à accélérer ce processus de reconnaissance. Le Programme alimentaire mondial rapporte que 470 000 personnes subissent des conditions «semblables à une famine»; une affirmation que conteste fermement Israël. Le 12 août, dans un communiqué commun, l’Union européenne et 24 pays, dont la Suisse, la France et la Belgique ont dénoncé «la détresse humanitaire à Gaza» et la «famine qui se déroule sous nos yeux».
Ces débats autour de la reconnaissance ou non d’un Etat palestinien n’agitent pas seulement les diplomates; ils divisent les chrétiens. La question d’Israël et de la Palestine est un sujet de vifs désaccords entre croyants. Plutôt que de mettre de l’huile sur le feu, je vous propose, chers lecteurs, de vous engager avec nous vers une forme de reconnaissance que j’espère plus fédératrice.
Dans le journal Quart d’heure pour l’essentiel qui accompagne ce magazine, c’est vers la gratitude que nous souhaitons amener le lecteur et notamment les non-croyants. La gratitude envers Dieu, pour son pays, sa famille, sa vie. Vers une reconnaissance de l’œuvre de Jésus à la croix qui apporte la paix et la joie et contribue aussi, peut-être, à sa manière, à la paix dans le monde. Il est encore possible de participer à cette formidable opération d’évangélisation. D’avance, nous vous en sommes très… reconnaissants.
David Métreau, rédacteur en chef
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Septembre 2025
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