La France, havre de paix pour les Arméniens
Le 24 avril 1915 est une date qui restera à jamais gravée dans la mémoire des Arméniens. Cette nuit-là, l’intelligentsia arménienne - ecclésiastiques, médecins, éditeurs, journalistes, avocats, enseignants, homme politiques - est arrêtée puis déportée, avant d’être massacrée dans les mois qui suivent par le
gouvernement Jeunes-Turcs, au pouvoir dans l’Empire ottoman. Ce jour marque le début d’un génocide qui coûtera la vie à environ 1,5 million d’Arméniens.
Hovhannès Boudjikanian, professeur de sciences, faisait partie de ces premières victimes. Son petit-fils, Ari Topouzkhanian, âgé aujourd’hui de 79 ans, raconte: «On a frappé à la porte et deux policiers ont fait irruption. Ma mère a aperçu par la fenêtre d’autres professeurs et d’éminentes personnalités être emmenés vers le commissariat. Les policiers ont mis la maison sens dessus dessous et ont emporté tous les écrits de mon grand-père, en disant qu’ils les rapporteraient après examen. Mais ni lui ni ses écrits ne sont revenus.»
Un siècle plus tard, ce souvenir est encore vif pour chaque Arménien. Même s’ils n’ont pas directement vécu le génocide, ils en sont les survivants, les porteurs du témoignage de l’atrocité vécue par leurs familles.
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