La foi au pays des Pharaons
Ain Shams, un quartier populaire du Caire, fin novembre dernier. Un millier de coptes (chrétiens orthodoxes) sont rassemblés pour inaugurer leur nouveau temple. C’est une ancienne fabrique de sous-vêtements. Il a fallu cinq ans pour obtenir les autorisations nécessaires et transformer le bâtiment. Mais une foule de riverains musulmans, quelque vingt mille personnes selon des témoins, s’est massée au dehors, avec des bannières aux slogans hostiles, des pierres et des bouteilles de butane. Des pierres sont jetées à travers les vitres. Rapidement les assaillants prennent d’assaut le rez-de-chaussée qu’ils saccagent, avant de monter au premier et de tenter de forcer la porte du lieu de réunion. C’est là que la police intervient.
Pour les chrétiens égyptiens, cet incident marque une escalade dans les conflits intercommunautaires. De tels heurts appartenaient jusque-là au Sud du pays, plus rural et traditionnel, et non aux cosmopolites cités du Delta du Nil. Mais l’Égypte connaît comme ailleurs une montée de l’intégrisme musulman qui a pour effet de précariser toujours plus sa communauté chrétienne. Chez cette dernière, le ressentiment grandit. Généralement, le gouvernement met la sourdine sur ces tensions.
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