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La dispute, Episode 9: Ce qui compte vraiment

- Dès maintenant, les adversaires de la Réforme vont se faire moins persuasifs et les autorités se rallieront majoritairement aux arguments de Farel, Calvin et des autres prédicants, dit le portier qui commentait cet instant décisif de la Dispute. - Vous parlez d’un mouvement de l’Esprit, commença Antoine, mais il me semble que le vote d’une majorité décide pour toutes les consciences de ce pays. Si je vous comprends bien, tout est bien qui finit bien: les Bernois obtiennent gain de cause et le peuple suit, bon gré mal gré. - En un sens, oui, c’est ainsi que les choses se sont passées. Il faut l’admettre. Mais ce qui cause ma joie, jeune gens, c’est de savoir qu’un homme renonce librement à tout ce que la tradition avait élevé entre lui et son Sauveur pour mettre sa pleine confiance dans le Ressuscité. Car alors ce n’est plus une religion qui l’emporte, mais c’est le Christ qui est reconnu comme le vainqueur. - C’est magnifique! s’écria Luc. Et j’imagine que cette étape permettra à bon nombre de gens de connaître la Bible et de la lire sans devoir obligatoirement passer par le clergé. - Exactement! Dieu va se servir de cette brèche pour permettre que sa Parole soit reçue dans les maisons, par tout homme qui voudra bien la lire. Vous savez, on peut discuter de la manière dont les Bernois vont traiter ce pays. On peut même discuter de la manière dont les Réformateurs qui secouent aujourd’hui les traditions humaines pour se faire messagers d’un Evangile de grâce vont devenir, eux aussi, des forgerons de traditions nouvelles et d’exigences par trop humaines. - Vous n’êtes donc pas de leur côté?, interrompit Antoine étonné. - De leur côté?, reprit le portier. Quelle drôle de question! Peu m’importe les camps forgés par les hommes. Je me fiche des frontières et des dénominations. Tu verras, Antoine, que les hommes ont un don particulier pour bâtir l’Eglise avec leurs propres mains quand Dieu voudrait être le maître du chantier. Chaque fois qu’il insuffle la vie, donne un élan, les hommes se réjouissent. Mais ils veulent devenir les garants de son royaume et ils dressent des frontières, des dogmes et des traditions pour sceller la révélation reçue. C’est ce mortier humain qui nuit à l’ouvrage, ajouta-t-il avec regret. Si je voulais que vous soyez les témoins de cet instant, mes amis, c’est pour vous montrer ce qui compte vraiment. Avez-vous saisi ce qui compte vraiment? - La vérité?, risqua Luc. - Ou peut-être notre cœur, ajouta Antoine.
Nathania Clark

– Dès maintenant, les adversaires de la Réforme vont se faire moins persuasifs et les autorités se rallieront majoritairement aux arguments de Farel, Calvin et des autres prédicants, dit le portier qui commentait cet instant décisif de la Dispute.
– Vous parlez d’un mouvement de l’Esprit, commença Antoine, mais il me semble que le vote d’une majorité décide pour toutes les consciences de ce pays. Si je vous comprends bien, tout est bien qui finit bien: les Bernois obtiennent gain de cause et le peuple suit, bon gré mal gré.
– En un sens, oui, c’est ainsi que les choses se sont passées. Il faut l’admettre. Mais ce qui cause ma joie, jeune gens, c’est de savoir qu’un homme renonce librement à tout ce que la tradition avait élevé entre lui et son Sauveur pour mettre sa pleine confiance dans le Ressuscité. Car alors ce n’est plus une religion qui l’emporte, mais c’est le Christ qui est reconnu comme le vainqueur.
– C’est magnifique! s’écria Luc. Et j’imagine que cette étape permettra à bon nombre de gens de connaître la Bible et de la lire sans devoir obligatoirement passer par le clergé.
– Exactement! Dieu va se servir de cette brèche pour permettre que sa Parole soit reçue dans les maisons, par tout homme qui voudra bien la lire. Vous savez, on peut discuter de la manière dont les Bernois vont traiter ce pays. On peut même discuter de la manière dont les Réformateurs qui secouent aujourd’hui les traditions humaines pour se faire messagers d’un Evangile de grâce vont devenir, eux aussi, des forgerons de traditions nouvelles et d’exigences par trop humaines.
– Vous n’êtes donc pas de leur côté?, interrompit Antoine étonné.
– De leur côté?, reprit le portier. Quelle drôle de question! Peu m’importe les camps forgés par les hommes. Je me fiche des frontières et des dénominations. Tu verras, Antoine, que les hommes ont un don particulier pour bâtir l’Eglise avec leurs propres mains quand Dieu voudrait être le maître du chantier. Chaque fois qu’il insuffle la vie, donne un élan, les hommes se réjouissent. Mais ils veulent devenir les garants de son royaume et ils dressent des frontières, des dogmes et des traditions pour sceller la révélation reçue. C’est ce mortier humain qui nuit à l’ouvrage, ajouta-t-il avec regret. Si je voulais que vous soyez les témoins de cet instant, mes amis, c’est pour vous montrer ce qui compte vraiment. Avez-vous saisi ce qui compte vraiment?
– La vérité?, risqua Luc.
– Ou peut-être notre cœur, ajouta Antoine.

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