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La bonne odeur du Christ en prison

© Alliance Presse
L’Unité 25 du pénitencier d’Olmos en Argentine est réservée aux détenus évangéliques. Chaque mois, un exemple d’engagement chrétien qui a amené une transformation sur le terrain
Joël Reymond

C’est une structure unique au monde: un quartier pénitentiaire réservé exclusivement à des évangéliques, détenus et gardiens. Inaugurée en 2002, l’Unité 25 se distingue radicalement par sa propreté, son ambiance, l’autonomie laissée aux prisonniers et l’omniprésence de la religion.
Le village d’Olmos, à 50 kilomètres de Buenos Aires, abrite le plus grand complexe pénitencier du pays. 3500 criminels y sont incarcérés. «Un lieu voué au vice, aux trafics de toutes sortes, si bien que les autorités ont confié la gestion des affaires courantes aux caïds», raconte l’évangéliste Ed Silvoso. Dans les années 80, un pasteur évangélique de la ville voisine de Laplata y a été emprisonné. Brisé, il a demandé à Dieu une seconde chance et il a commencé à organiser des moments de recueillement et d’études bibliques. Honni et harcelé par les autres détenus, le petit groupe qui s’est constitué autour du pasteur a demandé aux autorités de lui attribuer un bloc de quarante-deux places, pour sa propre sécurité. Le pasteur Juan Zuccarelli les a rejoint après avoir postulé comme gardien. Il a été l’instigateur d’une prière collective très structurée et d’un témoignage fervent au sein de la prison qui a amené des résultats spectaculaires. Une vraie Église est née, baptisée «Christ, l’unique espoir». En 2006, la journal Gatopardo estimait à 42% le nombre de prisonniers du complexe à être logé dans des quartiers évangéliques.
–CREDIT–
L’Unité 25 a été créée en 2002, sur proposition des autorités pénitentiaires elles-mêmes. Elle compte quelque 200 détenus, souvent condamnés à de lourdes peines car ils répondent de délits graves: vol, meurtre et beaucoup d’abus sexuels sur mineurs – dans d’autres prisons, ces derniers seraient les victimes de terribles représailles, mais pas ici. Les cellules (que tout le monde appelle «pièces») sont plus larges qu’à l’accoutumée, douze lits et une cuisine attenante. Il est attendu des prisonniers qu’ils règlent leurs conflits entre eux.
La vie de la prison est articulée autour de la foi. Prière matinale, études bibliques une fois la semaine et des cultes le samedi et le dimanche, avec la participation des familles des prisonniers, enfants y compris. De nombreux visiteurs extérieurs ont découvert un climat assez inexplicable. «Nous nous en souviendrons pour toujours. C’est quelque chose qu’on ressent rarement, même dans les Églises des États-Unis. Dieu a fait un miracle, ici», indiquait l’aumônier Rob Brown au printemps 2007. Si l’Unité 25 est organisée sous certains aspects comme une communauté monastique, la musique rock en plus, les prisonniers ne font pas que prier. Ils ont aussi un horaire de travail. Ils fabriquent des vélos et gèrent une grange.
Pour être admis, les prisonniers sont évalués par une équipe pastorale, sous la responsabilité du pasteur des débuts, Juan Zucarelli. C’est lui qui envoie les candidats au directeur actuel. À la question de savoir si cette «prison dorée» attire des détenus non sincères, Daniel Tejeda, ancien directeur, avait répondu : «Sans engagement réel, ils ne restent pas longtemps ici». Le changement de vie des prisonniers est réel. Et ceux qui sortent connaissent un taux de récidive dix fois inférieur à la norme, reconnaissent les autorités.
Joël reymond

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Novembre 2008

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