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John Stott, théologien simple et généreux

John Robert Walmsley Stott (27 avril 1921–27 juillet 2011) est un théologien, évangélique , essayiste et prêtre anglican.
© BlueMoses Wikimedia CC BY 3.0
A l’occasion des cent ans de la naissance du théologien John Stott et des dix ans de sa mort, le pasteur David Gonzalez, aumônier protestant à l’aéroport de Paris-Orly, revient sur cette figure dont l’œuvre est à redécouvrir. Parti pris.
David Gonzalez

C’est le centenaire de la naissance de l’anglican évangélique John Stott. Il se peut que vous n’y ayez pas pensé ou même que vous n’ayez jamais entendu parler de lui. John Stott n’est jamais apparu dans un talk show ni sur les réseaux sociaux. Pourtant, certains s’en souviennent. Si les évangéliques avaient pu élire un pape, il aurait probablement été la personne qu’ils auraient choisie. Son aura au sein du christianisme réside jusqu’à aujourd’hui dans l’authenticité, la modestie, la simplicité de vie et la générosité. Rien à voir avec la théologie dite «de la prospérité», comme en témoigne son commentaire du Sermon sur la montagne. «La fierté mal placée est la plus grande tentation des dirigeants chrétiens», prévenait-il avec tact en 2006, en visite aux Etats-Unis.

Théologie engagée

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John Stott a été pasteur de l’Eglise d’Angleterre (anglicane), aumônier de la Reine et auteur distingué de plus de cinquante livres traduits, publiés et vendus par millions dans plus de 65 langues. Le magazine Time l’a classé parmi les 100 personnes les plus influentes en 2005. Il a été, avec James Packer (1926-2020), l’un des rédacteurs des textes du Mouvement de Lausanne les plus francophiles de ce document d’organisation décisif pour les évangéliques du 20e siècle. 

«Mon espoir», insistait-il, «est qu’à l’avenir, les dirigeants évangéliques veillent à ce que leur programme social inclue des sujets vitaux tels que la lutte contre le changement climatique, l’éradication de la pauvreté, l’abolition des arsenaux de destruction massive, la réponse adéquate à la pandémie du sida et l’affirmation des Droits des femmes et des enfants dans toutes les cultures. J’espère que notre ordre du jour ne restera pas restrictif.» 

Il serait trop facile de considérer John Stott comme un produit typique de l’anglicanisme blanc et privilégié d’Oxbridge, sans approfondir la pertinence de sa réputation mondiale en tant qu’interprète de la Bible. Ses œuvres, en français, Les oiseaux nous enseignent (éd. Excelsis), ou Le regard du Christ sur l’Eglise (éd. Excelsis), sont plus accessibles que ses commentaires de l’Epitre aux Galates ou des Epîtres de Jean. 

Pour que son héritage perdure

John Stott est le modèle du pasteur théologien évangéliste, remarque Christophe Paya, doyen de la Faculté de théologie de Vaux-sur-Seine: «C’est quelqu’un qui a réussi à cumuler dans un même ministère des dimensions variées. Au niveau des apports personnels, je pense pouvoir dire que John Stott m’a donné envie de pratiquer une théologie engagée, qui soit enracinée dans l’Eglise et dans la mission au niveau
international.»

L’héritage de John Stott fructifie. Une fête à l’occasion de son centenaire est organisée par All Souls Church et les ministères qu’il a fondés: Langham Partnership, l’Institut de Londres pour le christianisme contemporain, The Evangelical Fellowship in the Anglican Communion et d’autres. Un portrait vidéo de John Stott par Jean Decorvet sera par ailleurs à découvrir courant juin sur Campus protestant. 

Article initialement publié en ligne le 5 Juin 2021

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Juin 2021

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