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«Jerusalem», Alpha Blondy

© Alpha-Blondy_Jérusalem
Ces hits entrés dans l'histoire. Dans sa chronique mensuelle Jonathan Hanley revient sur «Jerusalem» le célèbre titre du reggaeman ivoirien Alpha Blondy.
Jonathan Hanley

Rien de très original dans les paroles multilingues de cette chanson du reggaeman ivoirien Alpha Blondy, qui s’en sert pour exprimer les sentiments convenus d’un syncrétisme religieux sans aspérité. Néanmoins, à sa sortie en 1986, ce morceau fut propulsé parmi les tubes de l’époque car il correspondait à merveille aux aspirations humanistes en vogue. Il faut aussi relever qu’au lieu d’être rastafarien, l’artiste détonait par sa pratique de la religion musulmane, fait plutôt rare parmi les stars du hit-parade des années 80.

Accompagné par les Wailers, le groupe de musiciens des heures de gloire du grand Bob Marley, étoile inégalée du reggae, Alpha Blondy a su avec cette chanson incarner un idéal spirituel rassembleur des adeptes des trois grandes religions monothéistes du monde. Il commence par des paroles en hébreu adressées à Dieu lui-même, Adonaï, faisant de la chanson une prière. En concert, il lui est souvent arrivé d’ouvrir le morceau avec une version chantée du célèbre Psaume 23: «L’Eternel est mon berger…», brouillant d’autant plus les pistes de son affiliation religieuse.

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Volonté d’articuler des arguments en faveur de la paix

Sa volonté d’articuler des arguments en faveur de la paix ne fait aucun doute. Personne ne pourrait décemment souhaiter les violences des extrémismes que nous connaissons aujourd’hui plutôt que l’apaisement prôné ici. Lorsqu’il chante «Regarde les chrétiens, les juifs, les musulmans, qui vivent ensemble et prient», tout être humain normalement constitué ne peut qu’approuver. Toutefois, comme de nombreux artistes pour qui l’acceptation de leur public compte plus que les convictions enracinées dans la vérité, Alpha Blondy passe une éponge de superficialité sur les contradictions irréconciliables entre ces différentes visions religieuses du monde. Affirmer ainsi que Jérusalem ferait spirituellement passerelle entre la Bible et le Coran nécessite d’ignorer les incompatibilités fondamentales entre ces textes.

Cette chanson peut bien sûr être entendue comme l’expression d’un désir plutôt que l’affirmation d’une conviction. Que ceux qui condamneraient trop vite sa bien-pensance comprennent qu’elle reste fondamentalement une prière pour la paix. Cela, tout chrétien devrait le souhaiter, par-dessus tout pour favoriser l’accès de chacun à l’Evangile, la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ, qui a affirmé: «Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.»

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Artiste: Alpha Blondy

Titre: Jérusalem

Béni sois-tu, Éternel 
(Béni soit son nom)
Bienvenue à Jérusalem 
(Béni soit son nom)
Béni sois-tu, Éternel 
(Béni soit son nom)
Bienvenue à Jérusalem 
(Béni soit son nom)

De la Bible au Coran
Révélation à Jérusalem
Shalom, salamalekoum
Salut, et que la paix soit sur toi
Regarde les Chrétiens, les Juifs, les Musulmans
Qui vivent ensemble et prient
Amen, rendons grâces et louanges

Jérusalem me voici
Jérusalem je t’aime
Jérusalem me voici
Jérusalem je t’aime

Israël, ma précieuse
Je t’aime
Israël, ma précieuse

Béni sois-tu, Éternel 
(Béni soit son nom)
Bienvenue à Jérusalem 
(Béni soit son nom)
Béni sois-tu, Éternel 
(Béni soit son nom)
Bienvenue à Jérusalem 
(Béni soit son nom)

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Octobre 2021

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