«Ce qui est remarquable chez Jacques Ellul, voire touchant, c’est son amour de la Bible». Le théologien Henri Blocher voit bien que Jacques Ellul était davantage qu’un homme purement intellectuel.
Ce n’est pas sans raison qu’il est devenu membre du Conseil de l’Eglise Réformée de France, où il a été perçu comme un homme providentiel.
Il écrit énormément et, dans sa région, proche de Pessac, il anime des études bibliques, parfois dans sa maison. Il prêche aussi au temple. Il reçoit de très nombreux étudiants qu’il passionne par sa pensée éclectique, pertinente, novatrice.
Mais très vite, pourtant, sa popularité dégringole. Ses positions, parfois contre l’Institution, font de lui un homme dont il faut se méfier.
Sur la lecture de la Bible de Jacques Ellul, Henri Blocher commente: «On peut regretter le fait qu’il manque totalement de base doctrinale pour la lire; en ce sens, il est barthien. Il a parfois été proche des évangéliques, et parfois moins. Sa position quant à l’universalisme ne peut être soutenue par un évangélique». Jacques Ellul a découvert Karl Barth à l’âge de 22 ans, et ses lectures l’ont éloigné d’une pensée calviniste. Il écrit dans la préface de Ecoute Kierkegaard. Essai sur la communication de la parole (éd. du Cerf): «Dans le domaine théologique, Barth a été le maître, le constructeur: il m’a donné aussi le moyen de penser la théologie.»