En Chine, le pasteur Allen Yuan a passé précisément 21 ans et 8 mois en prison, entre 1958 et 1979. Epreuve terrible quand on imagine ses conditions de détention. Mais la persécution affecte aussi le couple. Son épouse Alice raconte avoir enduré quatre formes d’oppression.
La première concerne la (sur)vie quotidienne: seule, elle a dû nourrir leurs six enfants. Dieu a pourvu, par des dons de croyants anonymes.
La seconde, encore plus dure, fut la pression politique faite d’humiliations et de discriminations envers cette famille «contre-révolutionnaire».
La troisième est liée à la pénibilité de son emploi dans une fabrique de briques, à partir de 1966, pendant la Révolution culturelle: faible, elle était astreinte à de gros efforts physiques, même dans le froid de l’hiver.
La quatrième oppression se révèle la plus sournoise: la tentation affective. Encore jeune après l’arrestation d’Allen, Alice a souffert de solitude, sans avoir la certitude de revoir un jour son mari. Des soupirants se sont présentés, l’exhortant à se remarier afin de retrouver une vie plus paisible. La force du Seigneur et ses vœux de mariage lui ont permis de résister, particulièrement à l’un de ces hommes qui la troublait.
Dans un témoignage écrit, le pasteur Allen a rendu hommage au courage de son épouse: «Pendant les années de mon emprisonnement, ma femme a connu des épreuves indescriptibles pour élever nos enfants.» En août 2005, quand il est décédé, à plus de 90 ans, dans un hôpital de Pékin, toute sa famille l’entourait, dont son épouse Alice, fidèle et forte jusqu’au bout.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui mars 2020

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