Il était une foi…
Né en 1819 dans une famille aisée d’Irlande du Nord, Joseph Scriven aurait pu connaître une vie heureuse. D’abord tenté par une carrière militaire, il doit y renoncer pour cause de maladie. Il fréquente alors le prestigieux Trinity College de Dublin et obtient une licence en lettres. A vingt-trois ans, le voilà fiancé, mais sa promise se noie accidentellement la veille même du mariage. De ce drame, Joseph Scriven gardera une constante morosité. Pourtant, la douleur le poussera dans les bras de son Sauveur Jésus-Christ qu’il connaissait par les milieux darbystes fréquentés par ses parents.
En 1845, son engagement chrétien le pousse à émigrer au Canada, dans l’Ontario. Il dirige une école privée, prêche et évangélise. Et surtout, il soutient les nécessiteux. En 1855, il écrit à sa mère gravement malade et l’encourage avec un poème qui le rendra célèbre:
Quel ami fidèle et tendre, nous avons en Jésus-Christ, toujours prêt à nous entendre […] défendre […] apprendre […]
Deux ans plus tard, il déménage et se fiance. Mais c’est un nouveau choc: la jeune femme tombe malade et meurt d’une pneumonie. Joseph a quarante-et-un ans. Il n’en continue pas moins de servir son prochain, prêchant dans les rues ou les bars et offrant aux pauvres ce qui leur manque. Surnommé «l’homme bon», l’Irlandais reste cependant mélancolique voire dépressif. Un soir de 1866, l’ami qui l’héberge découvre son corps sans vie près d’un point d’eau. Accident ou suicide? Cela ne sera jamais élucidé.
Des nombreux hymnes qu’il a écrits, seul «Quel ami fidèle et tendre» a apporté à Joseph Scriven la notoriété. A un voisin qui lui demanda un jour si ces vers étaient de lui, il répondit simplement: «Le Seigneur et moi l’avons fait ensemble»… Allusion peut-être à ses terribles épreuves et au réconfort puisé en Jésus.