«Stage intensif de lutte contre le stress». Cet intitulé d’une formation dispensée en entreprise vaut son pesant d’or. Même la lutte contre le stress est placée sous le régime du rendement. On imagine d’ici les deux collègues traversant à grandes enjambées le couloir de leur multinationale (la droguerie du coin n’investit pas dans les cours de gestion du stress pour son personnel), l’un tentant d’enfiler son manteau sans lâcher son attaché-case et l’autre surveillant sa Rolex comme le lait sur le feu?: «Il faut vraiment qu’on se dépêche, le cours de relaxation commence dans deux minutes?!»
Le stress est une de ces maladies du siècle, une «maladie de l’urgence», comme le résume le médecin Archibald Hart, l’un des rares évangéliques à avoir abordé le sujet et à être traduit en français.
Les spécialistes osent une hypothèse?: malgré notre grande capacité d’adaptation, notre mode de vie aurait connu trop de changements ces dernières décennies. Il nous faut maîtriser tant de choses, des heures de ramassage de sacs poubelles et de lessives aux détails de la déclaration d’impôts, de la bonne fréquence radio pour localiser les bouchons au mode d’emploi de la machine à café. Cette vie très active dans un environnement sédentaire, complexe, saturé de sons et de bruits, avec une multiplicité de demandes et une mobilité exaltée, exigeant une vigilance de tous les instants, tout cela nous aurait laissé sur le carreau. Nos enfants, Dieu voulant, s’en sortiront mieux.
L’effet observé sur la pratique religieuse?: il devient difficile de prier. Nous sommes trop fatigués ou trop préoccupés pour le faire. En effet, la vie spirituelle apparaît intimement liée, dans la Bible et la tradition chrétienne, à la notion de repos, de retrait(e), même. «Arrêtez et sachez que je suis Dieu», déclare le Psaume 46.
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Gérer le stress au quotidien
Il est question aujourd’hui surtout de gérer son stress, tant il est vrai que celui-ci est nécessaire à la vie. Les personnes intéressées par la psychologie connaissent l’échelle du stress, mise au point par les docteurs Holmes et Rae et qui attribue un nombre de points à différentes situations stressantes ou traumatisantes (déménagement, licenciement et qui culmine avec divorce et deuil du conjoint). L’idée était ici pour les professionnels d’évaluer la probabilité pour les sujets d’avoir une maladie physique au cours de l’année. Or dans les programmes de gestion du stress, on est actuellement très attentif à encourager les sujets à bien gérer la «pression du quotidien» qui use lentement mais sûrement.
La triplette recommandée?: agir sur les stresseurs, agir sur soi en amont et agir sur soi en aval. Prenons-les dans un ordre chronologique.