«Dis-toi que le pouvoir de la vérité ne se perd pas» : enjeux du dossier sur les abus

«Dénonce ceux qui abusent, avertis ceux qui cèdent, cherche un public qui t’soutient, pas un public qui t’possède (…) marre des scandales qui sapent le moral des sœurs, j’t’assure, on n’en peut plus de tous ces pasteurs agresseurs. Dis toi, l’pouvoir d’la vérité ne se perd pas, il faut des chorales à cent voix pour dénoncer l’omerta.» Prix de la personnalité 2023 de Christianisme Aujourd’hui, l’artiste parolier Meak ne mâche pas ses mots. Dans un «freestyle» de quatre minutes diffusé sur YouTube le 15 janvier, engagé et enragé, il se dévoile sans filtre, en espérant que les auditeurs «n’en feront pas tout un foin, quand ils verront qu’elles sont là, nos divergences sur certains points».
«Marre des scandales, on n’en peut plus de tous ces pasteurs agresseurs»: le ton est donné. Il se fait l’écho de nombreux chrétiens, pour la plupart français, qui ont découvert ces dernières semaines (pour certains ces dernières années) le véritable visage de quelques-uns de leurs pasteurs et, une fois n’est pas coutume, osons cet anglicisme disgracieux, de leurs leaders. Ces blessures profondes viennent marquer nos communautés évangéliques et nous rappellent en piquant qu’effectivement, ça n’arrive pas qu’aux autres.
Meak a raison de dire que le pouvoir de la vérité ne se perd pas. Selon l’Evangile de Jean, la vérité rend libre. Elle affranchit. Jésus, chemin, vérité et vie, rend libre!
Le dossier que vous tenez entre vos mains s’inscrit dans cette démarche – une humble participation à cette chorale à cent voix pour dénoncer l’omerta. La lecture n’en est ni évidente ni agréable, soyez-en avertis, mais elle est nécessaire. Elle fait partie de notre vocation: celle d’un média en position de repère dans l’actualité, avec une espérance d’avance. D’autres dossiers sont plus simples à rédiger, plus simples à diffuser aussi, mais celui-ci a le mérite d’être engagé et engageant. Il s’empare du faisceau lumineux et, pour une fois, le braque sur nous-mêmes, nos communautés, nos zones d’ombre, nos manquements.
Merci à vous, chers abonnés, pour votre lecture et, d’avance, votre engagement à nos côtés.

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Février 2025
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