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Des vies plus dignes que d’autres

Suite aux décisions du Conseil national et du Conseil des Etats de lever l'interdiction du diagnostic préimplantatoire en Suisse, le Peuple devra se prononcer sur cette question. Les enjeux éthiques sont nombreux.
Jérémie Cavin

Le Peuple suisse votera bel et bien sur le diagnostic préimplantatoire (DPI). Le 3 juin, le Conseil national a suivi le Conseil des Etats dans son désir de lever l’interdiction de cette pratique, autorisée partout en Europe hormis en Italie et en Autriche. Désormais, les couples recourant à une fécondation in vitro (6000 par année) pourront, à certaines conditions, pratiquer un DPI. Cette pratique consiste à analyser les embryons devant être implantés dans l’utérus de la mère, pour s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs d’une maladie génétique.
Plusieurs garde-fous sont inclus dans la proposition de loi, notamment celui-ci: le DPI sera effectué seulement s’il est impossible d’écarter autrement le danger concret que l’enfant ait une prédisposition génétique à une maladie grave. Selon le conseiller fédéral Alain Berset, cela concerne entre 50 et 100 couples par an. Cependant, le Conseil national a fait un pas supplémentaire en autorisant le DPI non seulement pour des maladies telles que la mucoviscidose, mais aussi pour la trisomie 21. Avatar de cette décision, le nombre d’embryons produits dans le cadre de la fécondation in vitro pourra passer de trois à huit dans le cas d’un DPI. Et la congélation des embryons surnuméraires sera désormais possible. Par contre, le Conseil national a refusé le principe des «bébés-sauveurs», c’est-à-dire la sélection d’embryons dans le but de donner des cellules souches à un frère ou une sœur atteint d’une maladie incurable.
Nombre d’évangéliques ont réagi contre cette décision parlementaire, regrettant que l’on sacrifie ainsi certaines vies sous prétexte qu’elles sont malades. On a pointé du doigt une dérive eugénique, c’est-à-dire la volonté de la société de favoriser la vie de certaines catégories de personnes, en l’occurrence les biens portants: «Le DPI nous confronte au grave problème de devoir décider qui a le droit de vivre ou non. Cette sélection me répugne profondément», s’est indignée la présidente du Parti évangélique, Marianne Streiff.

Jérémie Cavin

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – juillet-août 2014

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