Des jours ouverts sur l’éternité
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Même si j’ai mis mon temps au service de l’éternité, je suis sans cesse effrayé par le rythme de ce temps qui passe, qui court, qui cavale et que je maîtrise si peu. Je me demande parfois qui fait une course contre la montre: moi ou le temps lui-même?
2008 est à peine entamé que nous ouvrons déjà le deuxième mois en ayant prévu les grandes étapes de l’année et en ayant noté les projets qui nous font vivre les choses avant qu’elles n’arrivent. Le temps nous file entre les doigts et nous ne savons pas toujours si notre souhait est de le retenir, ou d’en avoir fini avec lui. Ainsi s’écoule une vie sans que nous ayons eu le loisir de souffler, sinon les bougies de plus en plus nombreuses. Le vertige peut alors nous prendre et les questions nous assaillir: qu’ai-je fait de ma vie? Qu’en restera-t-il? Et combien de temps des traces persisteront-elles? Que puis-je faire encore?
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Mais il y a des jours qui valent des vies et il serait dommage de ne pas les fixer pour en faire des repères, des phares, des soleils capables d’être déterminants à chaque coup de cafard, à chaque coup du sort, à chaque coup bas de la vie.
Oui, il faut décider que les jours qui montent soient réellement des jours et non des nuits qui ne disent pas leur nom; il faut donner à chaque aurore des goûts de victoire sur les ombres de la nuit.
Si tant de gens sont tristes et ternes autour de nous, c’est parce qu’il n’y a pas eu, dans leur existence, la naissance de la vie que certains nomment nouvelle naissance et qui n’est autre que la reconnaissance de Dieu: reconnaître Dieu comme vie et sens de la vie.
Chaque jour devient alors une occasion de dire le jour possible pour d’autres; cette mission sera lumière sur ma propre vie en étant ainsi partagée.
Il ne faudrait pas que les ténèbres du monde fassent de l’ombre sur ma vie que le Christ a su sauver et illuminer de son amour. Il ne faudrait pas que la mort qui rôde taraude mon cœur au point de le faire douter de la vie. Il ne faudrait pas que le lys, au sein des épines, oublie d’être lys et non épines.
Il y a quelques années, dans une prison vietnamienne, un martyr chrétien est mort de ses blessures en prononçant pour les autres prisonniers la prière enseignée par Jésus lui-même: «Notre Père qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié». Et l’homme s’est éteint paisiblement avant d’achever sa prière. Il s’est arrêté à «Donne-nous aujourd’hui…»
Et n’est-ce pas tout un programme? Jour après jour, la grâce s’écoule au même rythme que le temps du calendrier implacable; chaque jour est un nouveau don lumineux à recevoir avec bonheur.
Cette année, février nous offre un jour de plus; une grâce supplémentaire! Oui, un jour de plus à mettre au service de l’Éternel.
Hugues Not
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Février 2008
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