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Dépasser les obstacles à la vie de prière

Un père et son fils analysent la prière. Le double ouvrage Théologie/Psychologie de la prière de José et Pablo Martínez vient d’être réédité. L’occasion d’évoquer sur la base de leur ouvrage, cinq éléments qui rendent parfois la prière difficile ou la freinent ainsi que les solutions qui existent

La méconnaissance et la non-acceptation de soi
Tous les croyants ne sont pas égaux face à la prière. Certains rentrent très facilement en prière, à n’importe quel moment et la vivent de manière spontanée, voire désorganisée. D’autres qui aiment l’action et le concret et qui ont moins de goût naturel au «monde intérieur de la prière» doivent au contraire se botter le train. On prie comme on aborde le monde et comme on entre en relation: tel qu’on est. Telle est la thèse développée par le psychiatre Pablo Martínez dans Psychologie de la prière: notre manière de prier et son contenu reflètent notre tempérament.
Le rôle du croyant est ici de ne pas «vouloir prier comme…» mais plutôt de prendre conscience de ce qu’il est, de ses forces et de ses faiblesses et de chercher à grandir dans l’équilibre.
Les personnes qui sont douées dans les relations, chez lesquelles les sentiments sont primordiaux, sont les mieux dotées pour ressentir Dieu comme aimant et la foi comme une relation d’amour. Si leur vie de prière a toutes les caractéristiques d’une relation affective, personnelle et chaleureuse, elles courent aussi le risque de penser que quand elles vont bien Dieu les aime. Et vice versa. Pablo Martínez encourage ici à explorer des dimensions plus objectives de la prière, telles la prière pour les besoins d’autrui (l’intercession).
Les personnes de type logique/analytique auront un autre type de prière, où l’important sera moins le sentiment de proximité avec Dieu que le trésor d’idées nouvelles à glaner. Dans la lecture biblique, ils chercheront plutôt à comprendre le texte, ses arguments, ses liens internes. De telles personnes devront garder en tête la dimension proprement spirituelle. On peut prier un psaume, simplement, plutôt que de l’analyser. Comme de telles personnalités ont un penchant pour l’auto-examen, leur force sera leur capacité de confession; avec un risque, celui de se préoccuper de manière exagérée de leur propre santé spirituelle.
Les personnes de type intuitif/mystique (imaginez ici l’apôtre Jean, l’aigle de Patmos), si elles sont les plus aptes au sentiment religieux, doivent veiller à rester dans le présent. Celles de type pratique et concret doivent, à l’inverse, être prêtes à prendre parfois de la hauteur et du recul. Les premières seront peut-être davantage touchées par la pensée des souffrances du Christ en croix alors que les secondes le seront à l’idée des souffrances d’autres chrétiens dans les pays fermés.
Le tout est d’être conscient de sa personnalité dans ce qu’elle a de particulier et d’être prêt à accueillir la richesse des autres, sans jugement.
–CREDIT–
La paresse et la démotivation
Souvent, l’envie de prier est là, mais on diffère sans cesse le début de sa prière. Les pensées sont un des champs de bataille principaux entre l’Esprit et la chair que l’apôtre Paul évoque en Romains 7. Le premier est bien disposé et la seconde est faible.
Pour Pablo Martínez, deux types de personnalités peinent particulièrement à lancer la machine: les perfectionnistes, connus comme de mauvais «commenceurs» mais de redoutables finisseurs et les dépressifs, pour qui tout commencement est une torture.
Au-delà, pour Madame et Monsieur Tout-le Monde, il est connu que l’habitude a une plus grande force que l’envie. Parfois, on a l’impression de tenir, c’est-à-dire d’alimenter et d’affermir sa discipline, parfois on a l’impression inverse: c’est elle qui nous tient.

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