Skip to content

Collaborer, oui, mais jusqu’à quel point?

Image symbole entraide
© iStock
Evangéliques et catholiques ont des similarités, mais pas que. Lors de cultes ou d’actions communs, comment définir un cadre permettant une collaboration prolifique? Regards croisés.
David Métreau

Faut-il tendre davantage la main aux catholiques, rester dans un statu quo ou au contraire se désengager de tout compromis avec des «papistes» et «mariolâtres»?

Tout dépend du lieu

Publicité

Gordon Margery, pasteur de l’Association évangélique d’Eglises baptistes de langue française et coprésident du groupe de conversations catholiques-évangéliques ainsi que Théophile Imobersteg, pasteur de l’Eglise Assemblée de Dieu de Genève Montbrillant, partagent leurs avis personnels sur le sujet: «Cela dépend beaucoup des lieux, des projets et des personnes», avance Gordon Margery, pour qui le sujet reste controversé au sein de son union d’Eglise. S’il est engagé dans le dialogue œcuménique, il souhaite néanmoins rester clair sur les limites de cet engagement. Pour le pasteur de 73 ans, certains lieux se prêtent plus que d’autres. «A part peut-être depuis les escaliers, j’aurais du mal à participer à une soirée de louange en commun dans la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. Si c’était au centre paroissial des Pèlerins d’Emmaüs de Pontault-Combault, je viendrais plus volontiers.»

Tout dépend du but

Théophile Imobersteg fait la distinction entre le dialogue «avec les catholiques» et le dialogue «avec le catholicisme». «Je suis ouvert aux relations interpersonnelles et aux actions très locales. Mais dès qu’il est question de doctrine catholique,
ça va atteindre mes limites.» Il n’a ainsi pas de mal à soutenir et fournir des Bibles à un aumônier catholique «qui annonce clairement l’Evangile» dans les prisons, mais sans tirer la couverture vers son Eglise.

«Pour les célébrations œcuméniques, il faut bien en délimiter le contour et le but. J’ai déjà plus de mal avec une action d’évangélisation en commun où l’on ne saura pas clairement vers quelle Eglise rediriger les personnes, même si ce n’est pas le but premier.»

«Je suis pour un dialogue bienveillant, respectueux, pour pouvoir voir loyalement ce qu’on peut faire ensemble», souligne Gordon Margery. Pour son groupe de dialogue, il déclare bénéficier d’un très large soutien des instances dirigeantes du CNEF alors que les «cadres moyens» peuvent être beaucoup plus hostiles au catholicisme. «Certains estiment encore que c’est l’œuvre du diable.» Le pasteur baptiste rappelle l’importance de tenir en compte de l’implication d’anciens catholiques dans l’Eglise. «Le vécu de ces personnes peut être très différent.»

Tout dépend du cadre

Le pasteur de l’Eglise Assemblée de Dieu de Genève Montbrillant, se dit vigilant quant à la récupération de certaines actions en commun entre catholiques et évangéliques. «Souvent, 80% ou 90% du discours est lissé, “évangélisé” mais tout à coup survient un aspect marial, comme si c’était une évidence, plutôt que le message central: Jésus, l’Evangile.»

Théophile Imobersteg le répète, pour toutes actions en commun, il faut que les contours soient clairement définis. «Quand les deux parties sont respectueuses, une action commune peut tout à fait se faire!»

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Janvier 2021

Dossier: Ces catholiques qui s'inspirent des évangéliques

Désireux de créer un renouveau entre leurs murs, de nombreux catholiques s’inspirent des pratiques des évangéliques. De l’homélie à la louange, en passant par l’accueil, le phénomène d’évangélicalisation prend de l’ampleur. Le point.

Thèmes liés:

Publicité