Chrétiens aux avant-postes
«Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés». Ce vers de La Fontaine dans «Les animaux malades de la peste» décrit bien une certaine actualité internationale. Quand on voit que l’on a recours à des contribuables pour soutenir des banques, on se dit que la morale de la fable est décidément bien pertinente : «Selon que vous serez puissant ou misérable…»
En quoi les chrétiens sont-ils concernés? Que peuvent-ils faire ? Comme souvent, nous nous retrouvons involontairement solidaires de décisions qui nous échappent. Il est difficile de se passer d’une banque et encore plus difficile de pouvoir influencer ses activités. N’y a-t-il vraiment rien à faire?
Nous ne changerons pas le monde mais nous avons la possibilité et la responsabilité d’y poser des signes forts de l’amour de Dieu pour l’humanité. Certains avertissements de la Bible sont violents, notamment contre ceux qui se rendent responsables d’injustices ou de spoliations salariales. N’hésitons pas à le dire clairement, peut-être pour certaines délocalisations d’entreprises.
–CREDIT–
Nos moyens d’action sont limités, mais avons-nous assez d’imagination ? Est-ce que nous cherchons à participer aux réflexions pionnières sur les micro-crédits à grande échelle, sur l’économie solidaire, sur l’activité organisée des plus pauvres, sur les moyens de barrer l’action des spéculateurs ? Cherchons-nous à lutter contre les formes si diverses d’atteinte à la dignité des êtres humains, en particulier l’argent-roi ?
Est-ce un rêve, une utopie ? Non, plutôt une anticipation du Royaume à venir. Je n’ai pas de proposition concrète ayant valeur générale, juste un désir de plus en plus fort : que nous, les chrétiens, nous concertions et nous prenions par la main, à notre niveau, dans notre sphère pour apporter ce ferment d’amour et mettre en œuvre ce que certains appellent l’«évangélisation intégrale».
Il s’agit d’appeler nos contemporains à se repentir (n’ayons pas peur des mots qui fâchent) dans tous les domaines de leur vie. Et il s’agit aussi de nous engager là où nous sommes, y compris socialement et et politiquement, pour témoigner que la grâce de Dieu peut transformer dès
maintenant.
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Novembre 2008
Pour poursuivre la lecture, choisissez une des options suivantes: