Cette dette n’en est plus une
L’enquête économique menée le mois dernier par la Comission européenne auprès des patrons et des consommateurs fait état d’un bel optimisme. Qu’elle est loin, l’année sombre où le PIB français avait chuté de 2,9% après la crise des subprimes! Depuis lors, la zone euro ne connaît que la croissance.
Les économistes, réputés prudents, estiment toutefois que le taux de croissance actuel est exagéré. Soit il va donc se tasser, soit l’embellie va encore s’accentuer, mais en confirmation du dicton: «L’euphorie est un état qui précède la catastrophe!»
Car en toile de fond, depuis la récession de 2008, demeure l’angoisse d’une réplique vertigineuse. De là à l’effondrement économique global annoncé dans l’Apocalypse, il n’y a qu’un pas, que franchissent plus d’un commentateur chrétien. Un petit détour par le World Economic Forum de Davos: un Donald Trump triomphateur y a montré sa parfaite entente avec les présidents de multinationales. Le locataire de la Maison Blanche, qui fait de la politique comme du business, ne jure que par l’efficacité. Il est effectivement en train de relancer, en défiscalisant, une économie américaine qui a souffert ces dernières années.
En revanche, les experts doutent qu’il parvienne à redresser la barre à long terme: les maux sous-jacents sont trop avancés, notamment le montant astronomique de la dette américaine: dix-neuf trillions de dollars. A ce niveau-là, les chiffres deviennent une abstraction…
Mon café de ce matin m’a coûté un franc cinquante. Le monde se comporte un peu comme le client qui, à la place de payer son café, prendrait pour habitude de demander au patron qu’il «le mette encore sur sa note». Après plusieurs années, ce client se sera convaincu de ne jamais passer à la caisse. Et pourtant!
Les mécanismes mis en place en 2008 après la crise ont juste repoussé l’échéance. La finance mondiale, basée sur l’endettement, s’avance toujours plus loin sur une fine couche de glace.
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui mars 2018
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