Le monde des petites phrases ne rendra pas notre époque plus stable et pacifique. Le nouveau président des Etats-Unis a habitué le monde entier à ses brèves répliques distillées sur Twitter. Certaines donnent le ton de sa politique. D’autres, apparemment plus nombreuses, dévoilent les humeurs et réactions de Donald Trump aux attaques et critiques de l’élite médiatique.
Nul besoin d’être actif sur le réseau social des initiés de l’info pour suivre les déclarations expéditives du nouveau locataire de la Maison-Blanche. Elles font régulièrement le tour du monde, déclenchant parfois des tempêtes médiatiques, voire politiques.
Donald Trump n’a bien sûr pas l’exclusivité de la pratique, d’autres n’hésitant pas à diffuser ici une
réaction, là une critique ou encore une prise de position. A droite comme à gauche, Marine Le Pen, Anne Hildago et d’autres s’y emploient en France par exemple.
Dire que le monde a bien changé est un euphémisme. Elle paraît bien loin l’époque de la guerre froide, où des mois voire des années de négociations précédaient un sommet russo-américain entre Leonid Brejnev et Richard Nixon! Les réseaux sociaux ont accéléré la mondialisation. L’iPhone - qui fête dix ans d’existence ce printemps - et ses concurrents nous ont rapprochés les uns des autres, grâce aux multiples applications embarquées.
Et pourtant, le monde des petites phrases d’une société ultra-connectée divise plus que jamais. Dans un climat d’immédiateté, les idées réduites à quelques mots entraînent crispations, malentendus, polarisation des idées… sans oublier un dialogue impatient. C’est vrai pour les élites politiques, c’est vrai pour chacun de nous.
En cette année de commémoration des 500 ans de la Réforme, des 200 ans du Réveil de Genève, des 150 ans de la Ligue pour la lecture de la Bible ou encore d’un siècle de la Société biblique de Genève, nous serions bien inspirés de nous intéresser aux grands textes qui les ont guidés. Ne cédons pas aux modes des petites phrases, faciles et potentiellement dangereuses. Optons plutôt pour l’étude des Ecritures, la réflexion, le dialogue avec l’autre, proche et différent, certes plus exigeants… mais autrement plus prometteurs.

Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui février 2017

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