Tu sais, moi je ne peux pas croire à ce qui est dit dans la Bible. C’est en contradiction avec la science». Sans le savoir, Nicolas, un ado qui se retrouve dans un groupe de discussion mis sur pied par Brunor, est à l’origine d’une nouvelle enquête bédé de l’illustrateur. «Je ne savais pas trop quoi répondre à ce jeune. J’ai promis de creuser la question jusqu’à notre rencontre suivante», témoigne Brunor.
Passionné, l’illustrateur se lance alors dans une recherche tous azimuts pour démêler les fils et comprendre ce qui a mis en opposition science et foi chrétienne. Et tenter de savoir comment, contrairement aux chrétiens qui croient en un début et une fin, en un Créateur de l’être humain, la société a misé sur le hasard, sur une évolution aléatoire de l’univers.
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L’intuition du petit peuple hébreu
De son propre aveu, Brunor a découvert une réalité historique à laquelle il ne s’était pas vraiment intéressé auparavant. À son plus grand étonnement, il a réalisé que le petit Peuple hébreu a développé une pensée nouvelle, une autre voie que celles des matérialistes d’une part et des spiritualistes de l’autre. Les Hébreux avaient compris que la réalité spirituelle était en développement et que la terre subissait un phénomène d’usure («La terre s’use comme un vieux tissu», selon Ps. 102,27). «Ce que les Hébreux ont affirmé il y a deux mille cinq cent ans, la science l’a confirmé souvent bien plus tard», explique-t-il. Et de citer l’exemple de l’usure au XIXe siècle, appelé le principe de thermodynamique.
De fil en aiguille, sa recherche s’est transformée en projet d’album. Comme dans www.Jésus qui, le fruit des recherches est livré sous forme de dialogues, ici entre deux amis, en dessins noirs et blancs. Au total, ce sont plus de 200 pages de réflexion sur ce sujet passionnant et pas forcément facile.

Le but
Le nouvel album permet-il d’expliquer Dieu par la raison? De concilier science et foi? «Je crois que mon rôle est de “préparer les voies du Seigneur”, c’est-à-dire d’enlever quelques obstacles sur la voie de la recherche de Dieu de nos contemporains», explique le Parisien. Il ajoute qu’à «notre époque tout est très compliqué pour venir à Dieu: Croisades, guerres de religion, théories scientifiques, etc.». Brunor espère permettre aux curieux de la foi de progresser plus rapidement.
Mais de l’avis même de l’auteur, la lecture de cette bédé ne supprimera pas le dernier pas à faire, celui de la confiance. Pourtant, Brunor dit avoir lui-même profité de son enquête: «Je sens, déjà pour moi, que ces informations, toutes vérifiables, m’enchantent. Maintenant, je me sens encore plus tranquille, car ma foi repose sur des bases vraiment solides.»
Illustrateur, chansonnier à ses heures, Brunor entend prendre du temps pour donner des conférences là où il sera sollicité, afin d’engager le dialogue sur cette quête de Dieu.
Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Juin 2007

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