Avec un chrétien à sa tête, l’Ethiopie en pleine guerre civile
Depuis plus d’un an, l’Ethiopie voit l’armée, les rebelles du Tigré et d’autres groupes ethniques s’opposer dans un conflit qui a pris la tournure d’une guerre civile. Ces derniers sont aux portes de la capitale Addis Abeba et les Nations unies craignent une catastrophe humanitaire. Les efforts du Premier ministre Abiy Ahmed, un pentecôtiste, pour trouver un équilibre entre les différentes communautés, semblent ne pas aboutir positivement.
A la genèse du conflit
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Très minoritaire sur le plan démographique avec six millions d’habitants sur 110 millions d’Ethiopiens, le Tigré a été surreprésenté politiquement, dominant le pays vingt-sept années durant, notamment avec le Premier ministre tigréen Meles Zenawi, à la tête du gouvernement de 1995 à sa mort en 2012. Meles Zenawi était le chef du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE), coalition faite de partis ethniques répartis en fonction des régions, dont les Tigréens, les Omoros ou les Amharas. L’accession d’Abiy Ahmed au poste de Premier ministre en 2018 a été suivie d’une volonté de réforme de la coalition au pouvoir afin d’en finir avec l’approche ethno-centrée; une réforme rejetée par le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT).
De plus, si l’accord de paix entre l’Ethiopie et l’Erythrée voisine, la même année, a été internationalement salué et a compté dans l’attribution du prix Nobel de la paix à Abiy Ahmed, il a été mal vécu par le FLPT, les deux pays s’étant affrontés au Tigré.
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