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Autruches et alouettes (Hugues Not)

La chronique mensuelle d'Hugues Not, qui jette un regard doux-amer sur le protestantisme et la société.

Le mois du blanc et le temps des soldes sont derrière, mais 70 % de la population n’avait plus d’argent pour en profiter. On n’a même pas cru devenir roi en suçant la fève de la traditionnelle galette. Demain, c’est Carême!
Nous sommes entrés dans une année qui ne sera sans doute pas facile. Mais le chrétien sait que l’horizon n’est pas nécessairement lumineux, sauf lorsqu’apparaîtra l’Astre radieux dont parle l’Apocalypse (l’Apocalpyse selon Jean, pas celle des mayas).
Certains font les autruches ou jettent de la poudre aux yeux devant la réalité des temps, trop occupés par un avenir personnel qu’ils essaient de promouvoir à coups de promesses électorales. D’autres fuient en avant ou préfèrent entretenir des rêves inaccessibles. Comme celui de gagner au loto. En 2011, la Française des Jeux a engrangé plus de onze milliards d’euros en titillant l’espérance de ceux qui pensent trouver toutes les solutions à leurs problèmes en spéculant sur le gros lot.
Quant à l’Etat, en déficit de crédibilité, il est crédité de plusieurs milliards qui sont autant de taxes sur cette poule aux œufs d’or, ce miroir aux alouettes. On se frotte d’ailleurs les mains puisqu’en cette année bissextile, le calendrier propose trois vendredi 13! On peut donc parier sur une augmentation des paris! «Alouette, gentille alouette; je te plumerai!»
L’an dernier, les Français sont allés plus que jamais au cinéma; sans doute pour fuir leur quotidien et vivre autre chose par procuration. Il est heureux tout de même que les films à messages positifs et nobles aient reçus les faveurs d’un public souvent désabusé. Si, pour la plupart, le bonheur reste intouchable comme l’EuroMillion, celui des autres fait rêver même les chômeurs: de plus en plus nombreux, ils peuvent espérer devenir les animateurs d’un monde paralysé dans ses erreurs.
Les musées sont aussi de plus en plus fréquentés. La culture ferait-elle des progrès? Ou est-ce parce que le passé rassure et que le beau devient nécessaire?
Quoiqu’il en soit, c’est aux porteurs de lumière que sont les chrétiens qu’appartient la responsabilité de rendre l’espoir à ceux qui foncent dans les salles obscurs pour se réfugier dans un ailleurs virtuel. C’est au cœur des situations critiques et des misères profondes que des hommes (et des femmes) de Dieu -comme William Booth, le fondateur de l’Armée du Salut, ou sœur Emmanuelle dans les détritus du Caire- se sont levés pour apporter à leurs contemporains une parole qui sauve.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – février 2012

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