A peine acceptée, la loi genevoise sur la laïcité est déjà attaquée
Votée le 26 avril par le Grand Conseil genevois, la nouvelle loi sur la laïcité est attaquée par voie référendaire et devant la Chambre constitutionnelle de la Cour de justice. Les référendaires, une coalition inhabituelle constituée de représentants de la gauche et des Verts d’une part et de défenseurs des musulmans d’autre part, contestent l’interventionnisme étatique sur des questions religieuses qui relèvent des Droits fondamentaux. Selon eux, l’absence de signes religieux vestimentaires (musulmans) conduira à des licenciements inévitables au sein de l’administration publique.
Le Réseau évangélique genevois (REG) a également déposé un recours contre cette loi. Michael Mützner, secrétaire général adjoint du RES, juge qu’une loi était nécessaire, ne serait-ce que pour actualiser la compréhension de très anciennes lois comme celle de l’interdiction des célébrations à l’extérieur. Il salue de nombreux progrès. Parmi ces derniers, à noter, l’accès désormais pour toutes les organisations religieuses à la contribution volontaire. Mais il juge lui aussi que les députés ont pris le risque de tomber dans une laïcité «aseptisée du religieux»: «Oui, l’Etat doit être laïc. Et les fonctionnaires et les élus doivent effectuer leur travail de façon neutre. Mais ces derniers ne doivent pas être neutres dans leur identité.» Le REG questionne la compatibilité de la loi avec les Droits humains fondamentaux.
La procédure est donc lancée sur le plan juridique. Sur le plan politique, les référendaires ont jusqu’au 20 juin pour récolter 5227 signatures.
Christian Willi
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui juin 2018
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