Faith checking: Entre persécution et victimisation
La vidéo diffusée début mars a été vue plusieurs centaines de milliers de fois sur Instagram. Une jeune prédicatrice, dans le métro parisien, clame que «Jésus est le roi» et invite les passagers à se convertir tandis qu’un passager s’interpose avant de s’énerver. La mère de la jeune femme – la pasteure Tina Raili – filme l’altercation, ponctuant la vidéo par une question: «La liberté d’expression existe-t-elle encore en France?»
Si on prend un peu de recul, on se rend compte que tout dans ce contenu est fait pour indigner et faire réagir l’auditeur, notamment les chrétiens. Et d’être scandalisé par le sort réservé à ces zélés prédicateurs. En écoutant attentivement, on se rend compte que l’homme en question ne s’insurge pas du contenu, mais de la forme. Il dit même que «Jésus est le roi mais pas un tyran» et que le message de l’Evangile «se propose mais ne s’impose pas». Si on peut regretter la violence de son emportement, on peut aussi déplorer l’absence de dialogue de la bande de prédicateurs qui s’interposent plutôt que de chercher, par des mots (par l’Evangile?) remplis de douceur, à apaiser le cœur de cet homme. Non, il est rabroué et son visage est livré en pâture sur le net.
Maladresse de la pasteure? Manque d’amour pour une brebis perdue? Une vidéo avait déjà buzzé en 2022 avec plus ou moins les mêmes protagonistes: une jeune femme qui évangélise dans le métro, la maman qui filme et intime à sa fille de continuer quand un monsieur s’énerve. Et la même victimisation sur les réseaux sociaux.
David Métreau
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Avril 2025
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