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Leçons d’un scandale

Publicité Le 2 novembre, un ancien prostitué révélait sur une radio de Denver sa liaison avec un haut responsable évangélique. Ted Haggard, à la tête de l’association quinquagénaire qui fédère les Églises évangéliques états-uniennes (la NAE) et d’une méga-Église, a réfuté tout en démissionnant pour la paix des ménages.
Joël Reymond

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Le 2 novembre, un ancien prostitué révélait sur une radio de Denver sa liaison avec un haut responsable évangélique. Ted Haggard, à la tête de l’association quinquagénaire qui fédère les Églises évangéliques états-uniennes (la NAE) et d’une méga-Église, a réfuté tout en démissionnant pour la paix des ménages. Puis il a reconnu les faits, en partie.
Le coup est rude pour les évangéliques américains, charismatiques en tête. Il est aussi rude pour la droite conservatrice et «religieuse», qui perdait sa majorité au sénat dans la foulée, notamment en raison de scandales de moeurs à répétition dans ses rangs. Que l’homme qui a dénoncé Ted Haggard l’ait fait en pleine campagne électorale de mi-mandat n’est pas anodin. Mais il y a peut-être davantage que la manoeuvre politique.
–CREDIT–
De tels scandales se produisent chaque fois que des individus ou des systèmes s’approprient trop les confidences ou les faveurs de Dieu. Quelque chose vient rappeler au monde que toutes nos activités religieuses sont du domaine du passage, du relatif, du provisoire. La limite entre le bien et le mal ne passe jamais entre deux pays, deux continents, deux clans ou familles, deux confessions, deux personnes : elle est au milieu du coeur de chacun.
Si Dieu était dans le calcul, comme n’importe quel dirigeant prisonnier d’intérêts corporatistes, il ne permettrait pas que ses intérêts reculent à cause des frasques de ses protégés. Il s’arrangerait au moins pour étouffer l’affaire. Or Dieu n’est pas dans le calcul, il est dans la sainteté. Et il a laissé faire.
La chute de Ted Haggard vient aussi remettre en question un système actuel qui braque passablement les projecteurs sur des leaders plus grands que nature, en apparence en tout cas, et qui fait peu de place à la faiblesse et la faillibilité pourtant si essentielles, parce qu’elles nous ramènent à l’humilité et à la Croix.
De ce côté-ci de l’Atlantique, nous ne sommes pas dans la majorité morale,plutôt dans une minorité souvent mécomprise. Mais sachant ce que le mouvement évangélique doit aux Anglo-Saxons qui vivent tout (le bien et le moins bien) avec une saison d’avance sur les autres, je me dis que nous aurions à réagir solidairement et avec humilité.
JOËL REYMOND

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Décembre 2006

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