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Edito: Réapprenons à vivre ensemble

Fin octobre, dans un kebab de Manhattan, j’engage la conversation au sujet des présidentielles avec l’inconnu assis à côté de moi. En moins de cinq minutes, il me dit qu’il est gay, qu’il vote Hillary et qu’il est inacceptable que des personnes comme Kim Davies (une greffière du Kentucky) s’opposent…
Christian Willi

Fin octobre, dans un kebab de Manhattan, j’engage la conversation au sujet des présidentielles avec l’inconnu assis à côté de moi. En moins de cinq minutes, il me dit qu’il est gay, qu’il vote Hillary et qu’il est inacceptable que des personnes comme Kim Davies (une greffière du Kentucky) s’opposent au mariage gay. «Elles devraient toutes être licenciées.»
L’intolérance et la haine de ses propos me laissent sans voix. Je m’interroge. Comment est-il possible que, d’une part, la liberté d’expression soit si totale et que, de l’autre, les minorités œuvrent, ouvertement ou en coulisses, pour museler ceux qui ne pensent pas comme elles?
Le pluralisme est un fait. Les élections américaines et d’autres scrutins auparavant révèlent la diversité des populations qui constituent nos sociétés occidentales. Les votes sont de plus en plus serrés, les camps polarisés. Mais les convictions des uns et des autres cohabitent mal. Il est difficile de concilier l’aspiration de la communauté LGBT d’être reconnue, respectée, avec les convictions morales d’une majorité des lecteurs de la Bible.
Hier se posait la question des droits des LGBT. Aujourd’hui se pose la question de la liberté de conscience des croyants sur son lieu de travail. Doivent-ils renoncer à exercer la profession de médecin, d’infirmier, de directeur d’une maison de retraite, d’officier d’Etat civil, etc., pour le motif qu’ils ne souhaitent pas célébrer un mariage gay, pratiquer une interruption de grossesse ou accepter un suicide assisté dans leur établissement? La liberté de conscience n’est de loin pas un acquis. Elle est contestée avec vigueur.
Et si nous ramenions les croyances et courants de pensée au même niveau? Le fait même de parler de «liberté religieuse» la catalogue comme une exception anormale. Or si la laïcité se veut vraiment neutre, tous les groupes de pensée doivent être équitablement traités.
Ceci étant dit, à l’approche de Noël, où nous célébrons la venue du fils de Dieu à la rencontre de tous, ne nous laissons pas tenter par l’exclusion des autres. Mais soyons témoins de l’amour de Dieu et promoteurs du respect, non pour gommer les désaccords, mais pour favoriser le vivre ensemble.

Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui décembre 2016

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