90% des humains sont croyants. Mais pourquoi a-t-on parfois l’impression inverse? Le discours des penseurs constitue un premier élément de réponse. A longueur de semaine, des voix intellectuelles s’élèvent pour affirmer que Dieu est mort, que la religion est pour les faibles. Tout au plus, concèdent-ils, «la croyance peut être exprimée dans la seule sphère privée».
La grande pluralité religieuse et spirituelle née de la mondialisation joue aussi son rôle. Une véritable «concurrence» des religions s’est développée, semant le doute dans l’esprit des croyants les moins convaincus. Elle participe à l’érosion de l’affiliation religieuse. Cette évolution de la croyance, moins rivée sur une vérité unique, porte à conséquence. Elle pèsera à n’en pas douter sur l’élection présidentielle américaine, selon le sociologue Sébastien Fath (lire en page 10). Elle influence aussi les grands débats de société, où une dimension éthique ou existentielle est engagée.
Pourtant, l’érosion de l’affiliation religieuse ne signifie pas celle de la croyance. Certes, elle pousse une partie de la population à douter ou à «mettre sous le boisseau» cette intuition intérieure, claire ou diffuse, qu’au-delà de nous, le Ciel n’est pas inhabité. Mais combien de débats et choix éthiques, de sondages ou de livres nous rappellent la place incontournable de la croyance! Ne leur en déplaisent, les athées et les défenseurs d’une laïcité dure ne parviendront pas à réduire au silence la croyance ou l’aspiration à croire qui habite l’écrasante majorité de la population.
Reste à s’adapter à l’évolution de la croyance ambiante: les Eglises ne peuvent pas l’ignorer. Certaines optent pour un repli sur leurs convictions et sur une ligne théologique aux contours bien affirmés. D’autres ont pris le parti d’innover pour rester au contact des chercheurs de Dieu. Elles mettent l’accent sur l’expérience spirituelle (lire notre enquête en pages 14 à 17). L’annonce du message du salut et le témoignage de ce que Dieu fait dans notre vie sont indissociables. C’est ainsi que l’Evangile, plutôt que d’être une croyance abstraite, donnera de vraies réponses à la soif existentielle de nos contemporains. Christian willi
90% des humains sont croyants. Mais pourquoi a-t-on parfois l’impression inverse? Le discours des penseurs constitue un premier élément de réponse. A longueur de semaine, des voix intellectuelles s’élèvent pour affirmer que Dieu est mort, que la religion est pour les faibles. Tout au plus, concèdent-ils, «la croyance peut être exprimée dans la seule sphère privée».
La grande pluralité religieuse et spirituelle née de la mondialisation joue aussi son rôle. Une véritable «concurrence» des religions s’est développée, semant le doute dans l’esprit des croyants les moins convaincus. Elle participe à l’érosion de l’affiliation religieuse. Cette évolution de la croyance, moins rivée sur une vérité unique, porte à conséquence. Elle pèsera à n’en pas douter sur l’élection présidentielle américaine, selon le sociologue Sébastien Fath (lire en page 10). Elle influence aussi les grands débats de société, où une dimension éthique ou existentielle est engagée.
Reste à s’adapter à l’évolution de la croyance ambiante: les Eglises ne peuvent pas l’ignorer. Certaines optent pour un repli sur leurs convictions et sur une ligne théologique aux contours bien affirmés. D’autres ont pris le parti d’innover pour rester au contact des chercheurs de Dieu. Elles mettent l’accent sur l’expérience spirituelle (lire notre enquête en pages 14 à 17). L’annonce du message du salut et le témoignage de ce que Dieu fait dans notre vie sont indissociables. C’est ainsi que l’Evangile, plutôt que d’être une croyance abstraite, donnera de vraies réponses à la soif existentielle de nos contemporains.

Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – novembre 2012

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