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«Serve somebody», Bob Dylan

© DR
Après l’attribution du Nobel 2016 de littérature à Bob Dylan, ses textes vont certainement être scrutés avec un nouvel enthousiasme. Bien que Gotta Serve Somebody soit le dernier vrai tube de sa carrière, il n’est pas considéré comme un de ses meilleurs textes pour deux raisons: il relève plus…

Après l’attribution du Nobel 2016 de littérature à Bob Dylan, ses textes vont certainement être scrutés avec un nouvel enthousiasme.
Bien que Gotta Serve Somebody soit le dernier vrai tube de sa carrière, il n’est pas considéré comme un de ses meilleurs textes pour deux raisons: il relève plus de la prédication que de la poésie, et il heurte la sensibilité contemporaine en affirmant que tout être humain devra rendre des comptes à un être supérieur.
La chanson ouvre l’album Slow Train Coming, premier LP de l’artiste suite à sa conversion au christianisme évangélique en 1978-1979. L’album signale la conquête d’un nouveau public pour le chanteur: de nombreux chrétiens sont contents de compter le grand Dylan comme l’un des leurs.
Gotta Serve Somebody affirme que chacun doit choisir le maître qu’il veut servir. Les strophes énumèrent les situations sociales et professionnelles les plus diverses, puis le refrain martèle: qui que tu sois, «tu devras bien servir quelqu’un. Peut-être le diable ou peut-être le Seigneur, mais tu devras servir quelqu’un.»

A l’écoute, les chrétiens sont rassurés, mais il faut reconnaître que le sermon a peu de chances de convaincre quiconque n’est pas déjà convaincu. L’inspiration de la chanson est biblique, tirée de passages comme Josué 24 ou Matthieu 6: «Nul ne peut servir deux maîtres», «Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent.» Certains détracteurs du chanteur critiquent violemment le texte en raison de son approche jugée superficielle. A sa décharge, ce titre reprend une tradition lyrique typique des vieux bluesmen, voire des negro spirituals: les faibles et les pauvres peuvent se consoler avec l’idée que les riches et les puissants devront un jour courber le genou devant le Créateur.
Bob Dylan affirme que personne n’est vraiment maître de sa vie et que la liberté ne consiste pas à faire tout ce que l’on veut, mais à choisir entre Dieu et le diable, entre le salut et la damnation. Avec cette chanson, il indique implicitement qu’il a choisi Dieu. Mais le même album contient un credo explicite, I believe in you (Je crois en toi), qui est une prière adressée à celui en qui il vient de placer sa foi, une déclaration d’amour à son Sauveur. De nombreux commentateurs, croyants ou pas, ont souligné que cette prière donne beaucoup plus envie de rencontrer Dieu que le sermon de Gotta Serve Somebody.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui décembre 2016


Serve somebody (le texte en français)

BOB DYLAN « Gotta Serve Somebody » – Texte en français
Tu peux être ambassadeur à Londres ou à Paris
Joueur dans les casinos ou danseur
Tu peux être champion de boxe
Fréquenter la jetset, porter des colliers de perles

Mais tu devras bien servir quelqu’un
Oui, tu devras servir quelqu’un
Peut-être le diable ou peut-être le Seigneur
Mais tu devras servir quelqu’un

T’es peut-être rockeur, la foule à tes pieds,
L’argent sans compter, la drogue quand tu veux
Même des femmes en cage
T’as beau être businessman ou voleur de carrière
Qu’ils t’appellent « Docteur » ou qu’ils te disent « Chef »

Tu devras bien servir quelqu’un
Oui, tu devras servir quelqu’un
Peut-être le diable ou peut-être le Seigneur
Mais tu devras servir quelqu’un

Tu peux être gendarme ou révolutionnaire
Tu peux diriger une grande chaîne de télé
Riche ou pauvre, aveugle ou infirme
Tu peux quitter le pays, vivre sous un autre nom

Mais tu devras bien servir quelqu’un
Oui, tu devras servir quelqu’un
Peut-être le diable ou peut-être le Seigneur
Mais tu devras servir quelqu’un

Tu peux être un maçon et construire ta maison
Tu peux vivre dans un palais ou à l’abri d’un dôme,
Tu peux posséder des fusils, ou même des tanks,
T’es peut-être rentier, ou directeur de banque

Mais tu devras bien servir quelqu’un
Oui, tu devras servir quelqu’un
Peut-être le diable ou peut-être le Seigneur
Mais tu devras servir quelqu’un

T’es peut-être prédicateur, plein d’orgueil spirituel
Conseiller municipal, des pots-de-vin en cachette,
Tu peux travailler dans la coiffure ou tailler les barbes
Maîtresse ou amante, héritier d’une fortune

Mais tu devras bien servir quelqu’un
Oui, tu devras servir quelqu’un
Peut-être le diable ou peut-être le Seigneur
Mais tu devras servir quelqu’un

Tu t’habilles de coton, ou tu t’habilles de soie
Tu bois du whisky, ou tu bois du lait
Tu manges du caviar, tu manges du pain
Tu peux dormir par terre, ou dans un grand lit

Mais tu devras bien servir quelqu’un
Oui, tu devras servir quelqu’un
Peut-être le diable ou peut-être le Seigneur
Mais tu devras servir quelqu’un

Tu peux m’appeler Terry, tu peux m’appeler Jimmy,
Tu peux m’appeler Bobby, tu peux m’appeler Zimmy,
Tu peux m’appeler R.J., tu peux m’appeler Ray,
Tu peux m’appeler comme tu veux, mais t’y couperas pas

Tu devras bien servir quelqu’un
Oui, tu devras servir quelqu’un
Peut-être le diable ou peut-être le Seigneur
Mais tu devras servir quelqu’un

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