Vus pour vous
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Marianne est promise à un brillant avenir professionnel mais elle fatigue de plafonner dans sa carrière parce qu’elle doit aussi s’occuper de ses enfants. Elle rêve d’inverser les rôles avec son mari Bruno. Du rêve à la réalité, un regard amusant porté sur le sort des femmes qui jonglent en permanence entre boulot, enfants et maison, souvent seules à tout supporter.
Même si Aure Atika et Antoine de Caunes offrent deux personnages intéressants, ironiques et tellement réels, l’histoire n’en est pas moins prévisible tout du long.
L’égalité des sexes ? Soit, mais à quel prix ? Beaucoup de couples vivent la même situation et c’est là que le film devient intéressant : un avertissement ? Peut-être. Une leçon de vie pour remettre la famille à sa place, c’est-à-dire en priorité ? Sans aucun doute !
[ humour, bonne morale scénario qui se perd dans les détails, excès de
réalisme ]
Juan Millan
Shake the Devil Off
Nous sommes à la Nouvelle Orléans, six mois après le passage de l’ouragan Katrina. Ce documentaire réalisé par un Américain vivant en Suisse nous plonge au cœur de l’histoire de la paroisse catholique de Saint-Augustin dont plusieurs membres ont perdu proches, maison et travail dans la catastrophe. La nouvelle tombe : la communauté va être rattachée à une paroisse voisine et le vieux Père LeDoux muté. Pour les paroissiens, cette annonce est un choc : l’Église est leur dernier ancrage et ils sont profondément attachés à leur père spirituel.
L’Église de Saint-Augustin, connue pour avoir été la première où esclaves noirs et Blancs se seraient assis côte à côte pour louer Dieu, n’est pas un lieu anodin et les paroissiens choisissent de se battre pour leur patrimoine. Dans un premier temps, on choisit la négociation avec l’archidiocèse qui semble avoir pris une décision arbitraire, puis vient le militantisme. Le récit de cette communauté, mais aussi de cette ville marquée, est remarquable. Pas d’acteurs, pas de musique enregistrée en studio, mais des personnes vraies dans leur souffrance, leurs tiraillements, leur colère, leurs espérances et des musiciens exceptionnels issus de cette ville réputée pour être le berceau du jazz. Le Père LeDoux, d’une grande bonté, est un «pasteur» dont l’amour pour sa communauté touche profondément.
Les questions telle que l’Église politisée, les réactions en temps d’injustice, les interrogations face à Dieu, mais aussi la solidarité et la persévérance sont au cœur de ce beau récit.
Le film a récemment gagné le prix du meilleur documentaire au 39e Festival International de Nashville.
[ valeurs, reportage ]
Natacha Horton
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Juin 2008
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