Vingt ans après le 11 septembre: l’imposante progression du djihadisme
Quand ils évoquent le 11 septembre 2001, les médias soulignent souvent que chacun se souvient de ce qu’il faisait au moment où il a appris la nouvelle. Cette façon d’introduire le sujet contraste avec la présentation d’autres attentats comme ceux contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie trois ans auparavant. Nul ne renvoie chacun à ses souvenirs de ce jour-là.
A la différence de tous les autres attentats, le 11 septembre est une attaque sur le sol de la seule superpuissance mondiale, d’une ampleur supérieure à celles commises en 1998, suivie en direct par le monde entier, dirigée par Oussama Ben Laden présenté comme le mal incarné.
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Escalade d’événements symboliques
Pourtant, symboliquement, il faut remonter à 1979 pour analyser l’essor de l’islamisme international, suggère Michel Varton, ancien directeur de Portes Ouvertes France. «Cette année charnière a été un pivot qui a préparé le 11 septembre et tout ce qui s’est passé ensuite dans le monde musulman. C’est le retour de l’ayatollah Khomeini et la révolution islamique dans l’Iran chiite. C’est aussi l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge, ce qui a préparé les talibans et une réponse armée à l’URSS, financée par les Etats-Unis.»
Pour les islamistes, ce sont les talibans qui ont mis fin au régime soviétique, défait en Afghanistan, dont la date symbolique de l’effondrement est celle de la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989 (9/11). Après le communisme, c’est le capitalisme et l’impérialisme américains qui sont visés lors de la date inversée du 11 septembre 2001 (11/9). Et la reprise de Kaboul par les talibans le 16 août 2021, presque vingt ans après, jour pour jour, est un message très important pour les islamistes.
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