Vers la fin de l’adoption internationale?

Le Conseil fédéral helvétique a annoncé fin janvier la mise en place d’une consultation sur une possible interdiction de l’adoption internationale auprès des milieux concernés. Sans une telle interdiction, les abus ne peuvent pas être exclus, assure le gouvernement en se basant sur un rapport d’experts. Il met également en avant la baisse massive du nombre de telles adoptions. En effet, l’Office fédéral de la statistique indique qu’il y a eu 19 adoptions internationales pour l’année 2023 pour les couples hétérosexuels, contre 335 en 2006.
En France, la tendance est similaire. Les adoptions internationales ont chuté de 4136 en 2005 à seulement 176 en 2023. L’un des plus anciens organismes d’adoption, la Famille adoptive française, a cessé ses activités le 15 mars. Privée d’agrément pour les adoptions nationales depuis la loi de 2022, puis d’habilitation pour l’international en 2024, elle n’accueillait plus d’enfants. Alors que d’autres pays européens, comme le Danemark et les Pays-Bas, ont déjà mis fin aux adoptions internationales, un rapport interministériel publié en mars 2024 met en lumière des dérives systémiques: falsifications de documents, absence de consentement parental, voire enlèvements ou achats d’enfants. Bien que la France ait renforcé son cadre légal – via la ratification de la Convention de La Haye, la création de l’Agence française de l’adoption (2005) et la loi Limon (2022) –, plusieurs suspensions d’adoption ont été prononcées.
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