Une fabrique à joie qui tourne depuis 40 ans
«J’avais six ans quand j’ai vécu mes premières activités avec les Fabricants de joie. Les effets dans ma vie se ressentent encore.» Et depuis, Loïc Marsh, 31 ans, n’a jamais quitté l’organisation. Depuis trois ans, lui et son épouse Noémie, accompagnés de Jessica Bailat et Marjorie Waefler, ont repris la responsabilité des Fabricants de joie (FJ) Suisse romande.
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Au service des enfants et des familles
Si en Romandie les FJ sont présents depuis 1984, l’histoire des King’s Kids (Enfants du Roi) débute en 1976 à Hawaii, lorsque Dale et Carol Kauffman, en formation missionnaire avec Jeunesse en Mission (JEM), commencent à s’occuper des enfants de la base durant l’été. Au fil des étés, les Kauffman encadrent des équipes d’enfants et d’adolescents, leur permettant de participer à la mission dans des endroits souvent inaccessibles aux adultes. Le ministère s’étend rapidement à l’international.
En 1984, en Suisse, les King’s Kids Fabricants de joie rencontrent un succès initial grâce à la production musicale «La Machine à Musique». Depuis, des centaines d’équipes servent dans le monde entier, proclamant l’amour de Dieu et aidant les plus démunis. Le mouvement continue de porter la vision de JEM: toutes les générations, des enfants aux adultes, sont appelées à connaître Dieu et à le faire connaître. «Les FJ ont à cœur les enfants et les familles», indique Marjorie Waefler, qui travaille à plein temps pour l’organisation depuis 1997. «Et je dirais que nous sommes une sorte de laboratoire, avec une dimension pionnière. Nous lançons des projets et des initiatives, puis les Eglises s’en emparent et les adaptent à leurs besoins.»
Des camps Niko aux Services Pâques en passant par Quartier libre (photo page de droite), les camps Familles de foi, les comédies musicales, le Goûter des princesses, les programmes Tilt ou encore Antizone, au fil des années, les projets n’ont pas manqué. «Notre objectif est de créer des outils pertinents, utilisables pour toutes les personnes qui souhaitent s’investir auprès des enfants, des familles, mais aussi de leur quartier, de leur Eglise, etc.», précise Marjorie Waefler.
Quand la prochaine génération prend le relais
Pour Loïc et Noémie Marsh – tous deux enfants de parents très impliqués à JEM ou aux FJ – l’appel à s’investir aux FJ s’est compris tout naturellement. Dans leurs éducations respectives, un accent a été placé sur le vécu de la famille en tant qu’équipe et l’importance de se mettre en route à la suite de Christ en famille. Aujourd’hui, ils sont parents de trois enfants et vivent à leur tour cet «appel pour la famille»: «On crée notre entité et on trouve nos propres traditions», note Loïc Marsh. «Nous lisons la Bible avec nos enfants tous les matins, et ça c’est quelque chose que Guy Zeller, le père de Noémie, faisait aussi. Certaines choses, nous les reproduisons et d’autres, nous les initions nous-mêmes avec nos enfants.» Une histoire de générations, puisque du côté de Marjorie Waefler et son mari Simon – lui aussi engagé à plein temps par les FJ – leurs enfants expriment eux aussi le désir de s’investir dans la mission. Au Népal, en prenant la direction de tournées internationales des FJ ou en lançant des projets pour préados; les implications ne manquent pas pour la prochaine génération.
Le défi de cette next gen, et Loïc Marsh ne s’en cache pas, est celui de l’authenticité: «Il s’agit de cultiver cette culture dans l’intimité de notre foyer comme sur la place publique. Au-delà de ce qu’on montre sur les réseaux, ce qui importe c’est ce qui se vit dans les coulisses de nos vies.» Et de mentionner aussi la difficulté de maintenir et défendre une certaine vision du couple et de la famille: «C’est un vrai défi, aujourd’hui, de garder une vision biblique de la famille.» Le jeune père ajoute toutefois comprendre la famille comme bien plus large que le noyau de base: «Nous nous trouvons à plusieurs générations devant Dieu. Des jeunes, des enfants, des aînés et c’est là la véritable famille.»
De son côté, Marjorie Waefler reconnaît une évolution négative de la société envers les chrétiens: «Les gens sont devenus anti-religieux, il y a parfois une forme de discrimination, de résistance à ce qui est chrétien.» Et d’ajouter que c’est de garder la joie et d’adapter son langage qui va faire la différence. Au sein de l’équipe, même si aucune affiliation dénominationnelle n’est revendiquée, la majeure partie des personnes impliquées sont issues des milieux évangéliques.
Come-back de fish4lunch
Le 21 septembre, la célébration a été vécue sous le signe de la reconnaissance. «Ces quarante dernières années nous remplissent de joie», commente Marjorie Waefler. «Nous sommes reconnaissants pour les projets aboutis et qui ont porté beaucoup de fruits au fil des années ainsi que pour la bonne collaboration avec les autres ministères de l’enfance en Suisse romande.» Stands de nourriture et de présentation des projets liés aux FJ, rallye, partie officielle et gâteau d’anniversaire ont notamment égayé les participants qui ont fait le déplacement à Yverdon-les-bains. En soirée, le retour sur scène du légendaire groupe Fish4Lunch, bien connu en Suisse romande vers la fin des années 1990, a ravi les nostalgiques. Mais là aussi, la relève est assurée, puisque le groupe Komorebi tourne depuis presque deux ans en Suisse romande: parmi ses membres, une grande majorité «d’enfants de» issus de la cuisine FJ…